Exit or not Exit
13 novembre 2023
Pierre-Marie Epiney
Exit or not Exit
13 novembre 2023
Pierre-Marie Epiney
Après 32 ans de vie commune, le mari de Nicole (*1942) a décidé de faire appel à Exit pour abréger ses souffrances et mourir dans la dignité et l'amour partagé.
Dans cette capsule vidéo, Nicole fait part de son expérience qui la laisse sereine.
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Chère Nicole,
Quelle bonté et quel courage de venir en parler d'une situation aussi prenante et douloureuse, bien qu'elle soit probablement la meilleure issue pour abréger une grande souffrance. Merci pour votre générosité qui aidera n'importe quel enfant à comprendre les départs infligés de cette façon
En remerciant bien sûr aussi le travail des messieurs Pierre-Marie et Thierry Epiney
Amitiés Renata
Merci Nicole de partager ton expérience avec autant de sérénité et de bienveillance. Il faut du courage pour accompagner un être cher dans un départ planifié.
Ton témoignage est précieux car il montre qu'il est possible de vivre ces moments dans la dignité et l'amour. L'anecdote du lapin m'a fait sourire, et cela révèle ta capacité à voir la vie et la mort avec philosophie.
Merci Vivian pour ce beau témoignage.
Très touché de la sérénité de ce témoignage. Il y a beaucoup d'amour et paradoxalement il respire la vie. La possibilité de choisir le moment de sa mort parce vivre n'est plus possible et le faire dignement entouré des siens me parait très important, malgré l'émotion et la tristesse de cet événement. Je ne connais pas votre mari, mais dans votre témoignage j'y vois un être vivant. Votre description de l'événement est aussi importante parce qu'elle montre la démarche murement réfléchie de votre mari. Merci beaucoup
Merci Jean-Marc. Ton avis est d'autant plus pertinent qu'il émane d'un médecin.
J’ai écouté avec beaucoup d’attention le témoignage de Nicole dans la capsule « Exit or not Exit » de Pierre Marie Épinay. J’ai apprécié ce titre à double sens qui contient un voile d’humour pour recouvrir le drame d’un choix terrible. Ce sens de l’humour qui est toujours une protection dans les situations douloureuses, est celui qu’utilise Nicole avec brio quand elle commente que le prix de l’inscription à la société Exit ne coûte que « 40 francs par an, c’est pas cher » avec un petit sourire que la tristesse de ses yeux dément. Elle se sert plusieurs fois de l’humour pour cacher sa peine, avec une très grande dignité qui est admirable.
Ce qui m'interpelle dans ce témoignage, c’est qu’à aucun moment, me semble-t-il, n'est évoquée la présence et le soutien d'un.e psychologue. Travaillant depuis de très nombreuses années en soins palliatifs et en accompagnement à la fin de vie, j’ai pu constater l’importance d’un accompagnement psychologique régulier pour suivre la personne et ses proches. Ce sont des situations individuelles très douloureuses. Cette dame a déjà eu un immense courage de parler de son drame personnel devant une caméra et je lui exprime mon admiration et ma totale solidarité car même si deux ans se sont écoulés, la souffrance est toujours présente.
Mon seul souhait que ce soit en Suisse, en France, en Italie et partout ailleurs est que se développent les soins palliatifs, l’accompagnement psychologique régulier de la personne et de son noyau familial afin de prendre en charge la douleur physique et d’accompagner la souffrance morale car aucun de nous ne se réduit à son seul corps physique. La dimension de l'humain que nous sommes est bien plus étendue. Nous sommes certes un être physique, mais aussi un être émotionnel, un être affectif, un être relationnel, un être spirituel et c’est dans tous ces aspects que s’expriment la douleur et la souffrance.
Teilhard de Chardin écrivait « nous ne sommes pas des êtres humains vivant une expérience spirituelle, nous sommes des êtres spirituels vivant une expérience humaine. » Personne ne peut se mettre à la place d’autrui pour évaluer sa souffrance morale et sa douleur physique. Le but est de calmer la douleur physique, de la réduire au strict minimum acceptable, de construire un accompagnement respectueux afin de redonner un sens à la vie. Il existe pourtant des cas ou même ce strict minimum est insupportable. La demande de mort se présente alors et rien ni personne ne peut entraver cette ultime aspiration. Avec tristesse et une amertume que partagent les intimes, dans le respect et l’amour, on ne peut qu’accompagner le départ de cette âme qui choisit de « retourner à la maison » comme disait la docteure Elisabeth Kubler-Ross.
Amanda Castello
Merci à Amanda Castello, autrice de “Calmer sa peine : 30 protocoles pour traverser le deuil et en sortir grandi ». amanda-castello.com/calmer-sa-...
Nicole vous remercie pour votre commentaire empathique et très documenté qui invite à la réflexion autour de cette question. Elle dit n’avoir pas eu besoin de psychologue puisque, dans ces moments, elle était suffisamment entourée de personnes aidantes.
Hier, elle a vu une émission de télévision où la personne interviewée résumait exactement sa pensée : « Ne pas s’agripper à la vie mais la savourer et, quand ce n’est plus possible, partir. »