1959

Dent Jaune des Dents du Midi, Valais, 3186 mètres

Tentative de 1ère ascension hivernale de la face sud de la Dent Jaune (difficile), avec Robert Bruand et Daniel Cochand.

Photo: en chemin, petite pose réconfortante (les sacs à dos sont lourds) entre Van D'en Haut et le glacier de Plan Névé.

Equipement de l'époque: skis de 2,10 m, fixations à câble sans dispositif de sécurité, peaux à sangles, chaussures de cuir à lacets (celles que l'on utilisait également pour l'alpinisme d'été), knickers (golfs) en drap de Bonneval, guêtres (qu'on appelait gamaches), pas de moyen de communication (téléphone), pas de détecteur de victime d'avalanche (DVA), et au menu, pour quatre jours, sardines à l'huile, gendarmes (saucisses sèches), lard, fromage, pain, Ovomaltine, lait condensé sucré en tube (la barre énergétique de ces temps reculés). J'ai eu la chance de gravir plusieurs sommets de plus de 7000 mètres d'altitude avec des alpinistes russes. Au 21ème siècle, ils recourent encore au lait très condensé - en barres - sucré. Un régal plus ou moins diététique.

L'aventure s'acheva dans la déroute d'une tempête de neige.

Il est à noter que, jusqu'en l'an 1873, la Dent Jaune se nommait Dent… Rouge.

Des guides de montagne, accompagnant MM. Wirz et de Trey, furent les premiers à réussir l'ascension estivale de ce beau sommet (par la vire aux Genevois, pas par la face sud), le 24 août 1873.

Marcel Maurice Demont, 2019.