Testament de Genève Page 31... Samson et Dalila
Testament de Genève Page 31... Samson et Dalila
« optants hongrois » (grands propriétaires terriens touchés par la réforme agraire dans la Transylvanie devenue roumaine et qui avaient opté pour la nationalité hongroise).
Page du carton de dessins satiriques sur les 10 premières années de fonctionnement de la SDN, avec 2 planches coloriées à la main, édité par "Le Rire" sous le titre "LeTestament de Genève - Histoire du peuple élu", en Septembre 1931.
Dans le rôle de Samson, le comte Albert Apponyi de Nagyappony, et dans le rôle de Dalila, Hélène Vacaresco ou Elena Văcărescu.
Le récit biblique de Samson et Dalila est l’un des plus célèbres de l’Ancien Testament. Tout concourt à rendre passionnante cette histoire d’amour et de trahison.
À cette époque de l’histoire d’Israël, certaines tribus sont sous la domination des Philistins. Samson est le fils de Manoach, de la tribu de Dan. La femme de Manoach, jusqu’alors stérile, apprend de l’ange de Dieu qu’elle enfantera un fils qui délivrera Israël des Philistins. Cet enfant devra être consacré à Dieu, dès sa naissance. En tant que « Nazir », Samson est donc soumis à des lois qui impliquent notamment que le rasoir ne passe jamais sur sa tête et qu’il ne consomme jamais d’alcool.
Mais l’épisode le plus célèbre est sa séduction par Dalila. Celle-ci est sollicitée par les Philistins, pour qu’elle les aide à découvrir le secret de la force de Samson. Elle séduit alors Samson et apprend ainsi que sa force lui vient de sa chevelure de nazir, car il est consacré à Dieu. Dalila le trahit et après avoir rasé les sept tresses de Samson elle appelle des Philistins pour qu’ils lui crèvent les yeux.
Enfermé par ses ennemis à Gaza, Samson est sorti du cachot pour les divertir. Lors d’un sacrifice à leur dieu Dagon, alors que ses cheveux ont commencé à repousser, il est placé entre deux colonnes et implore Dieu de le rendre assez fort. Il écarte les colonnes du palais à mains nues afin de le faire s’écrouler et tue ainsi avec lui plusieurs milliers de Philistins.
Ce dessin me permet de revenir sur un épisode plus tardif mais marquant de la SDN, relaté dans la biographie de Nicolae Titulescu (Titulesco dans ce dessin)
Le 30 juin 1936, alors que le négus Haïlé Sélassié s'apprête à prononcer un discours au siège de la SDN à Genève , afin de fustiger l'invasion de l'Éthiopie par l'Italie, des journalistes italiens le sifflent et le huent copieusement. Indigné, Nicolae Titulescu s'écrie : « À la porte les sauvages ! ». L'assemblée éclate en applaudissements et le public des tribunes prend également parti contre les journalistes, qui sont expulsés de la salle. Une brève bagarre s'ensuit avant que l'ambiance ne se calme. Haïlé Sélassié est resté impassible .
(voir l'inédit: notrehistoire.ch/entries/N7BGx... pour écouter l'événement).
Imprimé en 1231 exemplaires par Georges Lang à Paris
Dessins de Derso et Kelen
Le comte Albert Apponyi de Nagyappony, né le 29 mai 1846 à Vienne et mort le 7 février 1933 à Genève, est un homme politique et diplomate hongrois, connu pour avoir dirigé la délégation hongroise lors de la signature du traité de Trianon en 1920.
Au sujet de ce traité qui consacrait l'abaissement de la Hongrie, Apponyi disait : « Je n'en veux pas à la France de la façon dont elle nous a traités. Aux heures tragiques de la guerre, elle a cherché partout des alliés et n'a pas discuté le prix de leur appui. La guerre finie, quand on a réglé les comptes, elle s'est trouvée dans l'alternative de choisir entre sa parole et ce qui aurait peut-être été l'équité et la sagesse. Elle a choisi sa parole. Je ne saurais lui en vouloir », selon Jérôme et Jean Tharaud.
Hélène Vacaresco ou Elena Văcărescu, née le 21 septembre 1864 à Bucarest et morte le 17 février 1947 à Paris, est une femme de lettres et diplomate franco-roumaine, deux fois lauréate de prix littéraires de l'Académie française.
Biographie
Origine, jeunesse et études
Par son père, Ioan Văcărescu, Hélène Vacaresco descend d'une lignée de boyards de Valachie, qui compte Ienăchiță Văcărescu, le poète qui écrivit la première grammaire roumaine. Elle est aussi la nièce des poètes Iancou Văcărescu et de Marițica Bibescu. Par sa mère, Eufrosina Fălcoianu, elle descend de la famille des Fălcoi, boyards importants à l'époque de Michel Ier le Brave.
Elle passe la plus grande partie de sa jeunesse à la propriété de la famille des Vacaresco, près de Târgoviște.
Hélène Văcărescu étudie d'abord la littérature anglaise, grâce à sa gouvernante anglaise, puis la littérature française à Paris, où elle rencontre Victor Hugo, qu'elle évoquera plus tard dans ses mémoires. Elle suit des cours de philosophie, d'esthétique et d'histoire, ainsi que des cours de poésie avec Sully Prudhomme.
Un autre événement qui marque ses jeunes années fut la guerre russo-turque de 1877-1878, à laquelle la jeune Roumanie prend part aux côtés de l'Empire russe contre l'Empire ottoman, ce qui a pour effet d'amener la communauté internationale à reconnaître son indépendance au Congrès de Berlin (1878). Le père d'Hélène prend part aux combats, une expérience qui influencera son premier livre publié en 1886.
Carrière
Selon le journaliste et écrivain Robert Scheffer (1863-1926, qui a servi à la cour de Roumanie de 1886 à 1891 comme bibliothécaire et secrétaire de la reine Élisabeth de Roumanie), la carrière d’Hélène Văcărescu doit beaucoup à l'affection de cette souveraine qui, ayant perdu un enfant en bas âge et n'en ayant pas d'autre, reporta son amour maternel sur la petite Hélène, patronna son éducation et l'envoya en France pour continuer ses études. Hélène Văcărescu revint à la cour de Roumanie en 1888 comme demoiselle d’honneur. Son influence sur la reine n'était pas seulement due à son talent littéraire, mais aussi au fait que les deux dames croyaient au spiritisme, ce que Scheffer, libre-penseur, déplore et brocarde.
En 1889, comme le roi Charles Ier de Roumanie n'a pas d'héritier direct pour lui succéder, il désigne comme futur roi son neveu Ferdinand de Hohenzollern-Sigmaringen, prince allemand qui se retrouve seul dans un pays qu'il ne connaît pas, se lie d'amitié avec Hélène, tombe amoureux d'elle, et finalement exprime le désir de l'épouser. Mais la Constitution de la Roumanie interdit à son roi Hohenzollern de se marier avec une Roumaine, afin d'éviter qu'une famille de boyards, plutôt qu'une autre, prenne l'ascendant à la Cour (avant les Hohenzollern, les principautés roumaines avaient eu une monarchie élective : les familles aristocratiques régnaient à tour de rôle). La reine Élisabeth, tentant d'encourager cette union inconstitutionnelle, est exilée par son époux à Neuwied pour deux années. Hélène est à Paris et Ferdinand est sommé par son oncle, le roi, de trouver une fiancée acceptable par la Couronne : ce sera Marie d'Édimbourg.
Toujours en 1889, Hélène Văcărescu reçoit le prix Archon-Despérouses1..
En 1925, Hélène Văcărescu devient la première femme élue membre de l'Académie roumaine.
Toujours en 1925, elle est deux fois lauréate de l'Académie française pour ses volumes de poèmes Les Chants d'Aurore et Le Rhapsode de la Dâmbovitza. En 1921, Aristide Briand, le ministre français des Affaires étrangères, la fait nommer chevalier de la Légion d'honneur.
Elle a créé le prix Femina Vacaresco.
Elle est présidente d'honneur de l'Académie féminine des lettres. Secondée par Nicolas Pillat, elle patronne la création à Paris en 1930 du Comité international pour la diffusion des arts et des lettres par le cinématographe.
À sa création en 1918, Hélène Văcărescu devient membre de l'Association roumaine pour la Société des Nations (SDN). L'année suivante, elle en devient la secrétaire générale et en mars, elle participe avec le juriste Démètre Negulesco à la conférence des associations pour la SDN, qui se tient à Londres. Membre de la délégation roumaine à la SDN, elle participe à la séance de constitution du 10 janvier 1920 et à la première session, qui a lieu en novembre. La même année, elle est nommée par le gouvernement roumain déléguée permanente de son pays à la SDN, poste qu'elle occupe sans interruption pendant deux décennies. Jusqu'en 1936, elle seconde le diplomate Nicolae Titulescu (le 3ème personnage depuis la gauche sur le dessin), « le vrai spiritus rector des intérêts roumains à Genève ». Chaque automne, elle participe aux réunions de la SDN à Genève et participe à des activités très diverses («missions diplomatiques, rencontres et conférences internationales, réunions publiques avec des discours, comités et jury littéraires, cinématographiques, artistiques, féministes, philanthropiques etc.»), tandis qu'à Paris, l'ambassade roumaine lui confie des missions diplomatiques, y travaillant également un temps comme conseillère culturelle et presse. À la SDN, elle soutient la création de l'Institut international de coopération intellectuelle. Constantin Iordan la décrit comme « l'une des plus cultivées personnes de sa génération, témoin avisé de son temps, qui a joué un rôle considérable sur l'échiquier diplomatique de l’époque ».
À Genève, elle vit à l'hôtel des Bergues. À Paris, elle vit successivement à partir de 1916 au n°5 rue Washington, au n°27 avenue Kléber puis au n°7 rue de Chaillot (1937-1947). Une plaque apposée à ce dernier domicile lui rend hommage.
Hélène Văcărescu est inhumée dans la crypte familiale de la famille des Vacaresco au cimetière Bellu de Bucarest.
Nicolae Titulescu, né le 4 mars 1882 à Craiova et mort le 17 mars 1941 à Cannes, est un diplomate et homme politique roumain. Il fut deux fois président de l'Assemblée nationale de la Société des Nations avant la Seconde Guerre mondiale.
Biographie
Titulescu obtient sa licence en droit à Paris et revient en 1905 en Roumanie, où il travaille comme professeur de droit international à Iași et à Bucarest.
Il est élu au parlement roumain en 1912. Franc-maçon et membre du Parti conservateur-démocrate conduit par Take Ionescu, il participe activement aux négociations de paix de Trianon. Après la Première Guerre mondiale, il est nommé ministre des Finances du gouvernement Ion I. C. Brătianu, poste où il se fait remarquer par sa réforme fiscale.
À l'été 1918, avec Take Ionescu, Octavian Goga, Traian Vuia et Constantin Mille (en), il fonde à Paris le Comité national de l'unité roumaine, dont l'objectif est de promouvoir dans l'opinion publique internationale le droit du peuple roumain à l'unité nationale, le comité étant officiellement reconnu comme organe plénipotentiaire de facto de la nation roumaine (cf. Ambassade de Roumanie en France).
Durant les années 1920 et 1930, il devient un personnage politique d'envergure européenne, processus largement favorisé par sa position d'ambassadeur au Royaume-Uni (16 décembre 1921-6 juillet 1927), de chef de la délégation roumaine à la Société des Nations (où il est secondée par la déléguée permanente Hélène Vacaresco) et par la suite de ministre des Affaires étrangères à partir de 19271.
Pendant ses mandats à la présidence de la SDN, il s'efforce de prévenir les conflits entre les nouveaux États issus de la disparition de l'Empire austro-hongrois et d'améliorer autant que possible les relations avec l'Union soviétique.
Dans la période de son ministériat entre les années 1928 et 1936, il avait dirigé les relations diplomatiques et de coopération économique avec l'Europe. Pendant son ministériat, il avait établi avec son homologue français la Compagnie franco-roumaine de navigation aérienne.
Le 30 juin 1936, alors que le négus Haïlé Sélassié s'apprête à prononcer un discours au siège de la SDN à Genève, afin de fustiger l'invasion de l'Éthiopie par l'Italie, des journalistes italiens le sifflent et le huent copieusement. Indigné, Nicolae Titulescu s'écrie : « À la porte les sauvages ! ». L'assemblée éclate en applaudissements et le public des tribunes prend également parti contre les journalistes, qui sont expulsés de la salle. Une brève bagarre s'ensuit avant que l'ambiance ne se calme. Haïlé Sélassié est resté impassible.
En 1936, le roi Carol II démet Titulescu de toutes positions officielles et lui demande de quitter le pays. Il s'établit d'abord en Suisse, puis vient en France. Même en exil, Titulescu continue à travers des conférences et des articles de journaux de propager l'idée de conservation de la paix.
Il est mort des suites d'une longue maladie en 17 mars 1941, à Cannes, France. Inhumé dans un premier temps au cimetière du Grand Jas (Cannes), son corps est finalement transféré à Brașov, en Roumanie, en 1992
Edvard Beneš, dont le nom est souvent francisé en Édouard Bénès ou Benes, est un homme d'État tchécoslovaque, né le 28 mai 1884 à Kožlany et mort le 3 septembre 1948 à Sezimovo Ústí. Il est l'un des fondateurs de la Tchécoslovaquie et président de la République tchécoslovaque de 1935 à 1938 et de 1939 à 1948 (en exil de 1939 à 1945, en tant que président du Gouvernement provisoire tchécoslovaque).
Biographie
Jeunesse et engagements
Né dans une famille paysanne, Edvard Beneš est le benjamin de dix enfants. Sa famille est orientée à gauche. Il obtient son baccalauréat dans un lycée du quartier pragois de Vinohrady, puis étudia ensuite le droit et la sociologie à l'université Charles de Prague. Il continue ses études à Londres et à Berlin, mais surtout à Paris à la Sorbonne et à l'École libre des sciences politiques. Il obtient un doctorat en droit à l'université de Dijon en France en 1908. Ce long séjour en France imprègnera en lui, et en sa politique, une profonde francophilie1. Il noue dès cette époque des liens avec les milieux maçonniques et dans la presse, liens qu'il utilisera entre 1915 et 1918 pour diffuser ses idées concernant la destruction de la monarchie des Habsbourg et la création d'un État tchécoslovaque.
Beneš devient maître de conférence en sociologie à l'université Charles de Prague en 1909. Il adhère au parti progressiste tchèque de Masaryk. Il épouse, le 10 décembre 1909, Hana Vlčková. Grâce à une des tantes de son épouse, il obtient de larges moyens financiers, qui seront mis à contribution pendant la Première Guerre mondiale.
Edvard Beneš s'installe en France en 1915. Il milite aux côtés de son mentor Tomáš Masaryk et de Milan Rastislav Štefánik pour la disparition de l'Autriche-Hongrie 2. Il possède ses entrées au Quai d'Orsay, où il développe de solides soutiens à ses vues. Il commence sa carrière politique dans le Conseil national tchécoslovaque, en exil à Paris, qui est respectivement reconnu par la France à Darney le 30 juin 1918, puis par l'Angleterre et enfin par les États-Unis.
Lors de la négociation sur le traité de Versailles, il exerce une influence très active pour permettre à la future Tchécoslovaquie de garder les frontières occidentales de la Bohême, malgré une forte minorité allemande et le principe des Quatorze points de Wilson selon lequel les États nouvellement créés doivent l'être en vertu du droit des peuples à disposer d'eux-mêmes. Ni les Allemands des Sudètes, ni les Slovaques ne seront consultés.
L'homme politique de l'entre-deux-guerres
Vouant une véritable haine à l'égard de la monarchie austro-hongroise, il était un ardent défenseur de l'idée de la Tchécoslovaquie, la réunion de la Bohême, de la Moravie et de la Slovaquie, entité sans fondement historique. En effet, même si ces deux peuples parlaient des langues très proches, leurs traditions culturelles et racines historiques étaient très opposées. La Bohême, où la tradition hussite était forte, avait fait partie du Saint-Empire, mais jamais la Slovaquie, très imprégnée de catholicisme. D’autre part, les minorités allemande, hongroise et ukrainienne, encore plus allogènes, étaient hostiles au nouvel État dans lequel les Tchèques étaient minoritaires. Cet État fut néanmoins créé par le traité de Saint-Germain-en-Laye en 1919 et agrandi par le traité de Trianon en 1920 sur les décombres de la double monarchie austro-hongroise, sur la base du droit des peuples à disposer d’eux-mêmes, en application du 14e point de la déclaration du président Wilson.
Après avoir été ministre des Affaires étrangères de la nouvelle Tchécoslovaquie, député au Parlement, président de l'Assemblée générale de la Société des Nations entre 1935 et 1936, Beneš fut l’architecte du système de sécurité en Europe, fondé sur la Petite Entente et l’alliance avec l’Union soviétique. Il devint le deuxième président de la première République tchécoslovaque le 18 décembre 1935 à la suite de la démission de Tomáš Masaryk. Il le demeure jusqu’aux accords de Munich défavorables à son pays, renonce à sa charge le 5 octobre 1938 et est remplacé par Emil Hácha comme président de la République. Il quitte alors son pays avec l’aide financière secrète de Staline pour un exil à Chicago, où il enseigne la philosophie. Depuis le début du XXe siècle, Chicago comptait le plus grand nombre de Tchèques aux États-Unis. En mars 1939, ce qui reste de la Tchécoslovaquie (« seconde République tchécoslovaque ») est démembré par l'Allemagne, donnant naissance au Protectorat de Bohême-Moravie et à la République slovaque indépendante. Beneš part pour à Londres où il fonde en 1940 le gouvernement tchécoslovaque en exil, et en assume la présidence.
En 1941, Beneš signe avec Staline un traité d’alliance et organise avec l’aide des Anglais l’attentat contre Reinhard Heydrich, Reichsprotektor et bourreau du pays tchèque (mai 1942). Cet attentat sera suivi d’une cruelle répression. L’Armée rouge occupe l’est du pays et Prague en avril et mai 1945 (offensive Prague), tandis que l’armée américaine libère l’ouest et Pilsen. La restauration de l'État tchécoslovaque est proclamée, donnant naissance à la « troisième République tchécoslovaque ». Beneš est confirmé dans sa fonction de président de la République à ce moment par le gouvernement intérimaire présidé par le socialiste de gauche Fierlinger et réélu le 19 juin 1946.
Après l’occupation allemande et en l’absence d’un parlement élu, mais en application des décisions prises par les Alliés à la conférence de Potsdam, il signe les « décrets Beneš » dont les plus connus concernent l’expropriation et l’expatriation forcée des Allemands des Sudètes et d'une partie des Hongrois de Slovaquie. L’existence de ces décrets par le biais de l’exploitation qui en est faite par les partis conservateurs de Bavière et d’Autriche continue de polluer l’atmosphère des relations germano-tchèques. En l’état actuel des choses, ces décrets ont été maintenus par les gouvernements qui se sont succédé à Prague depuis 1945 et intégrés dans le corpus juridique de l’Union européenne en 1996.
La victime du coup de Prague
Aux élections de 1946, le Parti communiste tchécoslovaque obtient 38 % des suffrages, domine alors la vie politique. Son secrétaire général Klement Gottwald devient président du Conseil. Beneš se fait beaucoup d’illusions sur ses rapports personnels avec Staline, grâce auxquels il croit pouvoir maintenir une démocratie pluraliste en Tchécoslovaquie. Il sera broyé par la guerre froide.
Gravement affaibli par une série d'attaques cérébrales, il laisse les communistes liquider le Parti démocrate slovaque après une violente campagne de presse : ce parti représentait en effet un véritable obstacle à la mainmise des communistes sur la Tchécoslovaquie. Après ce succès, le Parti communiste sait alors que la voie est libre pour son coup de force qui survient en février 1948.
Sous la pression de Staline, reprise par le Parti communiste, Beneš doit refuser l’aide du plan Marshall, qui aurait vraisemblablement conduit le PCT à la défaite aux élections de 1948. Aussi, le 17 février 1948, Gottwald précipite la crise par une mainmise totale des communistes sur la police, ce qui provoque la démission des ministres libéraux, avec l’encouragement de Beneš : Gottwald est aidé par le ministre de la Défense, le général Ludvík Svoboda, membre clandestin du PCT : il procède alors à des arrestations massives dans l’armée, la presse et les partis d’opposition, qui sont alors abandonnés par Beneš. C’est le coup de Prague.
Le 25 février 1948, il accepte, sous la pression de Klement Gottwald, la démission des ministres libéraux du gouvernement de coalition démocratique et confie au Parti communiste le soin de nommer de nouveaux ministres, socio-démocrates et communistes, dans un nouveau gouvernement sous son contrôle quasi-exclusif. Le Parlement, épuré, vote la confiance au nouveau gouvernement à l’unanimité. Après des élections biaisées où seuls le PCT et ses affidés peuvent se présenter, il refuse de ratifier la nouvelle Constitution qui consacre la mainmise totale du PCT sur le pays. Il démissionne alors de son poste de président de la République le 7 juin 1948 et meurt le 3 septembre suivant.
Héritage
Benès a fait preuve de beaucoup d'aveuglement devant la montée du nazisme, jusqu'en 1938, et celle du communisme, jusqu'en 1948. Il refusa systématiquement toute alliance ou même simple coopération entre les pays danubiens par peur de voir se reconstituer l'Autriche-Hongrie. Sa haine des Habsbourg était telle qu’elle lui fit prononcer ce mot : « Plutôt Hitler que les Habsbourg ! ». Ceci en dit long sur le rejet que cette dynastie avait engendré chez Beneš, mais aussi chez les Tchèques qui l’ont constamment réélu.
Il commit la même erreur à partir de 1945 : fort de l'illusion de l'amitié personnelle de Staline, il pensait que les élections anticipées qui auraient dû se tenir après la démission des ministres libéraux au moment du coup de Prague auraient marqué un recul des communistes : « Pas trop ! Sinon Staline se fâcherait ! » croyait-il naïvement. Ce recul aurait permis un recentrage de la politique vers l'Ouest. Or, ni Gottwald, ni Staline, n'avait nullement l'intention de lâcher quoi que ce soit. Sa seconde faute fut d'encourager les libéraux dans leur projet de démission avant de les abandonner devant les menaces proférées par Gottwald et l'ambassadeur soviétique Valerian Zorine.
Sa nièce, Émilie-Anna Benès épouse Zbignew Brzezinski, le conseiller à la sécurité nationale du président Jimmy Carter.
Biographie
Les débuts
Vojislav Marinković est né à Belgrade , alors capitale de la Principauté de Serbie , en 1876. Ses parents étaient Dimitrije Marinković, avocat et homme politique, et Velika (née Klajn [3] ). Il a fréquenté l'école secondaire de la ville, est diplômé de la faculté de droit de l' Université de Belgrade et a ensuite obtenu un doctorat en sciences politiques et en économie à Paris .
À partir de 1901, il a travaillé au ministère des Finances et a été directeur de la banque d'affaires. [1] Il était député du Parlement serbe de 1906. [1] De 1914 à 1917, il a servi comme ministre de l'Économie. [1] De nouveau ministre à la fin de 1918, il a participé à la Conférence de paix de Paris, 1919 .
Période parlementaire en Yougoslavie
Il a servi brièvement comme ministre de l'Intérieur à la fin de 1921 et au début de 1922.
Il a été ministre des Affaires étrangères dans les gouvernements de Ljubomir Davidović (pendant quelques mois de 1924), Velimir Vukićević et Anton Korošec , derniers de la législature.
Dictature royale
Avec la proclamation de la dictature du 6 janvier en 1929, Marinković entra dans le cabinet présidé par l'ancien commandant de la Garde royale , le général Petar Živković . Il a remplacé Živković comme Premier ministre en avril 1932, dans le but de changer l'image de la dictature grâce à son expérience en tant que député vétéran et membre distingué du Parti démocrate .
Pendant son bref mandat à la tête du gouvernement, il a adouci la répression politique, permettant des contacts entre les anciens partis. Son programme, qui n'a pas été mis en œuvre par son licenciement précoce, comprenait la libéralisation de la loi électorale votée en 1931 et la révision de la Constitution de 1931 , approuvée pendant la dictature. Il mentionna publiquement la possibilité de convoquer un référendum sur la fédéralisation du pays, ce qui bouleversa à la fois certains de ses ministres et le roi, qui le releva en juillet 1932. Il fut remplacé comme Premier ministre par son ancien ministre de l'intérieur, Milan Srškić , opposé à la libéralisation rapide préconisée par Marinković.
Vie privée
Il était marié à Ana (1881–1973), peintre et fille du chimiste Sima Lozanić . Ils n'avaient pas d'enfants.
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Sources des biographies (photos et textes) Wikipédia
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