On a un bien joli Nozon
On a un bien joli Nozon
En ces temps de Covid, j'avais soudain eu l'inspiration poétique pour parodier Gilles dans "la Venoge".
Voici une poésie de mon cru pour lancer un cri d'amour à ce ruisseau qui passe à cinquante mètres de chez nous et qui constitue bien plus qu'un patrimoine naturel, puisqu'il donne encore aujourd'hui son nom à plusieurs sociétés dont : le NET (Nozon en transition, association pour un développement écologique et solidaire) - le FC Vallon du Nozon (club de foot nouvellement créé et qui regroupe le FC Croy et Vaulion), l'Echo du Nozon (société de musique de Juriens-Romainmôtier), Nozon'Nature (mouvement pour la préservation du patrimoine naturel) et j'en oublie.
Sans compter l'importance énorme du ruisseau dans l'histoire des villages qui vivaient par les machines que son eau mettait en mouvement Les roues étaient foison.
La cinquième strophe est illustrée par ce lien.
LE NOZON
On a un bien joli vallon
Des veaux, des vaches, des moutons
Des champs, des talus, des forêts
De la vigne, du colza, des lentilles
Mais, jaloux, les deux vallons voisins
Se vantent sans grande modestie
Qu’ils ont chacun une rivière
Chez nous c’est qu’un ruisseau
Mais un tout bon
Le Nozon
A peine il a quitté son Cul
Qu’il cherche déjà les buissons
Il serpente loin du goudron
Puis disparaît sous les ponts
Il glougloute dans la pénombre
Discret comme un moinillon
Timide comme un oisillon
Il aurait aimé rester à Vaulion
Le Nozon
Faut pas un gros effort entre nous
Depuis le village aux Reymond
Par le Dard jusqu’à Pompaples
Y a des dérupes mais pas tant
La pente n’est pas si raide
Même qu’après Nidau
Ça descend bien joliment
Mais c’est son bout le moins long
Au Nozon
Ce qu’il aime, c’est les frissons
Les rapides, les chutes et les cascades
Les gorges pentues, les méandres
Il adore s’encoubler sur les troncs
Empruntant les canaux
Submergeant les écluses
Il a tout loisir à s’amuser
Profitant du moindre raidillon
Le Nozon
Le Milieu du Monde est né
Quand le Seigneur du coin
L’a un peu dévié sur la Sarraz
Les gens d’Orny ont crié au bailli
Rendez-nous notre eau
Cette eau étant à tout le monde
Les lésés reprirent le dessus
Creusant depuis le Moulin Bornu
Un bisse sans trace de soumission
Remettant à flot sans façon
Le Nozon
Bien avant, il s’est divisé
Sillonnant son vallon de canaux
Que les moines avaient creusés
Forgerons, scieurs, meuniers
Y ont tenu leurs ateliers
Entre Croy et Romainmôtier
Sans compter les lavandières
Lessivant sous leur couvert
Tous bénissant au fond
Le Nozon
Après tant de gais moments
Il finit moins joyeusement
On l’a sauvagement canalisé
Beau propre, mais triste, trop droit
Sous Arnex, passant de loin, honteux
Il tire encore jusqu’à Orbe
Pour se perdre nonchalamment
Dans la Thièle l’accueillant
Comme d’autres dans son giron
Le Nozon
Pour conclure, on peut dire
Qu’il est bien des nôtres
Même s’il file au Nord
Bien obligé, nom de sort
Il ne regrette qu’une chose
C’est son soleil vaudois
Il se console quand même
En pensant qu’un gros orage au fond
Pourrait le ramener dans son vallon
Le Nozon
Après vous avoir dévoilé l’histoire du Milieu du Monde, voici un poème sur le Nozon. Je demande à Gilles de bien vouloir me pardonner cette irrésistible envie de m’inspirer de sa Venoge, que j’aime particulièrement, pour honorer notre ruisseau que j’aime tout autant. Pardonnez-moi aussi si le résultat n’est pas de la même veine. Le pouvait-il, le premier étant un des fleurons de notre patrimoine vaudois.
Serge Goy
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