Esther Naclerio au coin du feu
Esther Naclerio au coin du feu
Esther nous reçoit chez elle pour un interview filmé par CAPStv. C'est Claude Durussel, cheville ouvrière de cette "CAPSule" qui tourne et monte la vidéo.
Esther nous raconte ici ses souvenirs de la guerre 39-45 quand elle habitait encore le Piémont.
Voici aussi l'article que j'avais fait sur elle dans l'Omnibus en ce mois d'octobre 2022.
Vaulion : Esther, fille du Piémont.
A voir aussi dans Mémoire Vive chez CAPStv
Il est, dans chaque village, des personnalités dont on ne connaît pas l’histoire et qui mériteraient d’être plus connues, de par leur personnalité ou leur parcours de vie. C’est le cas aujourd’hui d’une vieille dame de Vaulion, Esther Naclerio. Claude Durussel de CAPStv et le le rédacteur du jour ont décidé de collaborer pour offrir son portrait en vidéo et dans les pages de votre journal. C’est ainsi que nous avons débarqué dans le salon de la famille Otz avec caméras et micros, accueillis par Isabelle et Laetita, fille et petite-fille d’Esther. Après les contraintes techniques du moment, nous avons pu aller à la découverte d’une vieille dame hors du commun.
Son origine d’abord : son nom évoque le sud et l’impression n’est pas démentie quand on entend son accent et qu’on apprend qu’elle est originaire du Piémont. Après la guerre, son parcours est passé par l’Angleterre où elle apprit l’anglais tout en gardant des enfants pour finalement arriver en Suisse avec la volonté d’apprendre le français. C’est d’ailleurs ici qu’elle va rencontrer son mari. Mais là n’est pas notre raison de notre venue chez elle ; en effet, étant née en 1931, elle a donc huit ans quand commence la deuxième guerre mondiale et elle est en ce sens une des dernières de cette période à pouvoir nous livrer son témoignage.
Et ce fut avec un plaisir partagé que nous avons pu relever quelques flashs de cette époque. D’abord, elle nous parle de Benito Mussolini. On la voit d’ailleurs sur une photo, alignée avec une bonne centaine d’enfants, pour une parade où le Duce devait apparaître. Elle nous décrit son air martial, toujours sévère, mais à notre surprise, déclare qu’en fait, il lui apparaissait plutôt « gentil », mot qui nous paraît bien loin de l’image du dictateur que l’on connaît par les images d’archives. Elle entonne même un air à sa gloire un chant dont elle se rappelle le refrain et qu’elle chante avec la conviction d’il y a plus de huit décennies.
Mais les choses se gâtent sérieusement avec l’arrivée des soldats allemands. Elle se souvient de leur arrivée en camions. Elle eut peur d’eux dès le début avec leur manière agressive de parler. Elle se souvient aussi des avions qui passaient pendant la nuit et des nuits entières passées dans leur cave. Elle se souvient du tir des canons, du bruit des sirènes et des feux balayant le ciel à la recherche des avions ennemis, du bruit des bombes qui se rapprochaient. Son souvenir les plus marquant est l’assassinat de 22 personnes choisies au hasard dans le village voisin. Les résistants avaient tué deux soldats allemands et le commandant avait décidé d’exécuter onze habitants par soldat tué. Ces personnes, raflées dans les rues, durent alors monter au sommet de l’église du village d’où ils furent précipités.
Elle ne s’attarde d’ailleurs pas sur cette période douloureuse. Elle préfère reparler de son père dont elle a gardé une foi chrétienne très vivante. Elle parle de lui avec une ferveur très démonstrative d’ailleurs. Laetitia qui est à ses côtés est en train de rédiger un document pour rassembler les souvenirs de sa grand-mère et les pérenniser.
En conclusion, l’arrière-grand-mère du soussigné avait en location, dans sa maison de Bretonnières et dans les années 1902-1903, un locataire italien qui travaillait sur la voie entre Vallorbe et la Sarraz. Un jour, il disparut sans payer son loyer. Il s’appelait Benito Mussolini !
Vous pouvez voir l’entier de l’interview sur CAPStv, mais aussi sur Youtube, Instagram ou Facebook.
Cher Serge, quelle vie et surtout quelle femme renfermant une grande beauté. Merci à vous Deux pour ce partage très touchant
et voici que je me permet d'ajouter un lien concernant Benito Mussolini :
notrehistoire.ch/entries/04YzA...
Amitiés Renata