Isabelle Kaiser (1866-1925) est une écrivaine et poétesse dont la carrière connut un immense succès, tant en Suisse romande qu’en Suisse alémanique, voire à Paris et Berlin. Originaire de Zoug, la famille Kaiser vit à Genève de 1868 à 1879 où le père, Fernando Kaiser est journaliste et député au Grand Conseil. Isabelle Kaiser est une parfaite bilingue qui va écrire 29 livres, dont 14 en français et 15 en allemand. Le succès de ses publications, traduites et éditées à grand tirage, la rend financièrement indépendante. Elle est récompensée par deux prix de l'Académie française : le prix Juteau-Duvigneaux en 1910 pour son ouvrage Marcienne de Flüe, Journal d’une femme – L’ascension d’une âme, et le prix de Jouy en 1917 pour La Vierge du Lac. Elle est en contact avec de nombreux acteurs culturels de son temps, dont Carl Spitteler (prix Nobel de littérature en 1919). À partir de 1898, atteinte dans sa santé, elle vit de plus en plus retirée à Beckenried (Nidwald) où elle construit sa résidence "Ermitage" au bord du lac des Quatre-Cantons. Surnommée la "prêtresse de la poésie", ses rares visiteurs évoquent "une sorte de danseuse de rêve poétique : enveloppée dans une robe blanche antique, ses boucles de cheveux noirs de jais se répartissant sur son visage grave et tourmenté".

Ses œuvres sont certes datées aujourd’hui, mais il est juste de rendre hommage à cette femme forte.

Source photo : Wikipédia, photo de Johannes Meiner (1867-1941).