Il a importé 33 000 Coccinelles
Il a importé 33 000 Coccinelles
Alfred Antille, ce Valaisan qui a importé 33 000 coccinelles.
Par Charly-G. Arbellay
Il fallait une certaine dose de courage pour émigrer aux USA en 1928. Le mécanicien Alfred Antille de Sierre, alors âgé de 19 ans, n’hésite pas à faire le grand saut, et à rester six ans sur le nouveau continent. Bien vite, il trouve du travail à New York et perfectionne ses connaissances en mécanique sur les rutilantes Chrysler et autres Buick.
En 1935, alors que les USA lui offrent la naturalisation, il décide de regagner l’Europe, le Valais, et Sierre sa ville. Fort de son expérience américaine, il ouvre son propre garage à l’ouest de la ville. Mais à l’heure de la mobilisation, le trafic automobile diminue, et l’exploitation du garage devient aléatoire. Il compense alors ce manque d’activité par la production et la vente de charbon de bois.
Après la guerre, l’économie reprend, et notre garagiste se voit proposer la représentation de plusieurs marques: Austin, MG, Vauxhall, Standard et Pontiac. Hélas, ces marques n’étaient pas adaptées au relief du Valais. Trop grandes, trop lourdes, trop gourmandes.
«A mon retour d’Amérique, j’avais été saisi par la pauvreté des Valaisans. De plus, la majorité des routes n’étaient pas asphaltées. Ce canton avait trente ans de retard. Je voyais les Anniviards monter de Sierre avec leur mulet chargé de matériel, tirant une charrette dans laquelle six à dix enfants étaient entassés. L’homme tenait la bride, la femme marchait à ses côté, un nouveau-né dans les bras. Ils transhumaient deux à trois fois par année depuis le fond de la vallée», nous confiait-il en 1993.
"le remuage", photo Frido Pont
«Je me suis dit, Alfred, tu dois faire quelque chose pour ces pauvres gens. Il leur fallait une petite voiture, mécaniquement simple et surtout pas chère. J’ai tout de suite vu que la Volkswagen allemande (VW) était faite pour le Valais».
Cher monsieur Pierre-Marie Epiney, oui c'est un chiffre énorme autant de plus que ces voitures n'étaient pas toujours achetées par choix d'une envie réelle mais bien plus, pour la fiabilité globale du véhicule et ceci surtout pour pouvoir grimper quasi à coup sûr dans les petits villages de montagnes aussi l'hiver. Cela avait son prix même d'occasion car les gens se battaient vraiment pour les avoir.
Voici quand cela peut être plaisir pur :
youtube.com/watch?v=WeCGcvd4np...
Amicalement Renata