Cette photographie est prise devant le casino de Bremblens. D'un côté elle sert de témoignage sur la personnalité "très souple" de Pierre Auguste, avec un goût assez marqué pour la "représentation, comme cela transparaît aussi dans son goût pour l'autoportrait, et d'un autre côté nous aide à nous représenter la vie sociale d'un village vaudois comptant à cette époque moins de 200 habitants. Le chant d'abord. Le père de Pierre Auguste, Eugène Samuel aimait le chant et a fondé la chorale locale, "La Paysanne" qui donnait des représentations dans un bâtiment proche du temple, appelé le Casino

Le Casino de Bremblens en 1979

1979

Et puis le théâtre. Nous avons déjà vu Pierre Auguste déguisé en bandit de grand chemins dans le spectacle "La Napolitaine"

Pierre Auguste en brigand napolitain à Bremblens !

1908

et ici, avec 2 autres acteurs locaux, l'acteur masculin pourrait être un Chambaz, il monte vers 1910 une pièce de théâtre d'Alphonse Daudet, le Frère aîné, oeuvre datant de 1867 et jouée pour la 1ère fois à Paris, au théâtre du Vaudeville, en 1867.

Elle aussi sans doute sera représentée au Casino de Bremblens.

Dans le Journal d'Aubonne du 2 avril 1924, sous Chronique régionale, le rédacteur, évoque en ses termes une représentation de la chorale "la Paysanne" en ces termes

Modeste, comme son nom l'indique, la Paysanne de Bremblens donnait dimanche deux représentations littéraires et musicales au battoir de Brembiens - Romanel. aménagé et orné pour la circonstance. Au fronton de la scène cette simple inscription piquée de verdure: La Paysanne vous souhaite la bienvenue, des chaises, quelques bancs et c'est tout, les machines étaient dissimulées par des branchages. Aujourd'hui où l'on ne parle plus que par mille - comme les tuiliers- et de milliers de spectateurs, Brembiens se contente de la présence de ses bons amis de Romanel, de Lonay et des auditeurs venus d'autres villages voisins.
Sous la direction de M. William Beauverd, instituteur de Bremblens, la Paysanne entonne de beaux choeurs et, en toute sincérité, nous avons eu le plus grand plaisir à applaudir les chanteurs de Bremblens; leur travail est effectif, on le constate par la souplesse à laquelle ils sont arrivés et l'harmonie provenant de voix bien stylées. Si la cadence est un peu lente, les choeurs y gagnent en ampleur et vraiment celui de Ma Patrie avec M. Marius Golaz comme soliste, La Saint~Hubert, pour ne citer que ces deux laissent tous les auditeurs sous une sereine impression. Bremblens est un village aux fortes terres et aux belles voix.
Que dire de Merluchet est un polisson ? Il fait rire et c'est déjà quelque chose. La pièce de résistance fut le beau drame de L' Expiation dont il nous souvient de l'avoir vu dans l'ancien Casino de Bremblens, modeste salle mise gracieusement à la disposition de la société de chant, par Eugène Samuel Cbappuis. Dimanche, ce drame passionnant fut supérieurement interprété et si nous connaissions les noms des acteurs, nons les citerions tous en lettres grasses. Mais allez savoir à quelque 15 ans de distance si c'est toujours un Chappuis, un · Mercet, un Chambaz ou un Martin?