Sierre dans les années 40

Sierre
Rose Bünter-Salamin
Ivana Bayard

Une ville éclatée en quartiers

A cette époque (1938-1940), notre ville de Sierre compte environ cinq à six mille habitants. Elle se répartit en différents quartiers. Dans le centre, les commerçants, les artisans, les professions libérales (médecins, pharmaciens, enseignants). Dans les autres parties de la ville, les habitants, suivant qu’ils résident à Villa, à Muraz, à Zerwetaz, à Glarey, à Sous-Géronde, ont leurs propres coutumes et habitudes. Cela du fait de la transhumance de notre population paysanne qui, au rythme des saisons, printemps et automne, vit soit en Anniviers, soit à Sierre où elle retrouve ses propres quartiers.

Ouvrier et paysan

Une partie importante de notre population de souche paysanne répartit son activité journalière soit entre l’usine AIAG de Chippis, soit par son travail de campagne (culture de la vigne, des arbres fruitiers, élevage du bétail etc.), (c’est la raison des écuries, d’où se dégageait une odeur chaude et tenace lorsque les vaches, cochons, moutons, mulets occupaient ces lieux).

notrehistoire.imgix.net/photos...

Oncle Séraphin possédait son mulet "Bijou" qui faisait à la fois, notre joie et des frayeurs car il était un peu sauvage

La vie n’était pas de tout repos entre ces différents modes de subsister. Oncle Alexandre, sac au dos, avec un peu de victuailles et de boissons, se rendait à pied de Muraz à Chippis pour sa journée de travail, qui consistait à contrôler et réglementer le débit du réservoir d’eau qui servait à la fourniture de l’électricité pour l’usine. Oncle Vital affecté à l’entretien des fours en activité jour et nuit, utilisait le car mis à disposition pour se rendre au travail.

Des cadres ... protestants

Une autre population, les dirigeants et cadres de l’Alusuisse étaient en général d’origine suisse allemande et de confession protestante. Cette diversité apporte beaucoup pour le développement de la région, des salaires pour nos travailleurs de la terre, partage culturel, épanouissement pour le plus grand nombre. Nous venons de vivre Noel. Je me remémore la joie des enfants, au Noël de l’usine de Chippis, goûter, cadeaux utiles, (pull, chaussettes, vestes etc..), le lendemain nous en avions le récit seulement car nous n’étions pas de cette fête (la cause, notre papa ne travaillait pas dans l’entreprise).

Deux mondes : la population sierroise, dont la plus grande partie de confession catholique et la population de confession protestante. Deux lieux de culte, l’église catholique Sainte Catherine et le temple protestant. Attenante à l’hôtel Bellevue, (actuellement hôtel de ville), une petite chapelle anglicane. Ces populations vivaient en bonne harmonie, et pourtant, pour nous catholiques, il n’était pas autorisé de franchir la porte du Temple protestant et les mariages mixtes étaient hors de question. C’était l’excommunication. Quel bonheur, actuellement nous vivons un temps fait de partage, de confiance et de respect… L’histoire de la paroisse réformée évangélique de Sierre est intimement liée à celle du protestantisme en Valais.

Tiré du blog de Rose Bünter-Salamin (1927-2012)

du 4 janvier 2009 et retranscrit par sa petite-fille Ivana Bayard

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Pierre-Marie Epiney
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16 février 2021
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