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F. Mendelssohn, Op.26, VFO, Victor Desarzens

1 janvier 1959
Disques Westminster
René Gagnaux

**Felix MENDELSSOHN, Les Hébrides ou la Grotte de Fingal, Ouverture de concert, op. 26, Vienna Festival Orchestra, Victor DESARZENS, (P) 1959, WHS 40003

Le 22 juillet 1829 Felix Mendelssohn quitte Londres pour un voyage en Écosse avec son ami le poête Karl Klingemann, avec l'intention d'étudier les chants populaires de la région. Au courant de ce voyage, le 7 août, Mendelssohn visite Dunollie Castle (XIIIe siècle), bastion des MacDougalls. Les ruines du château, bâti sur un promontoire, donnent sur Mull et sur certaines îles des Hébrides voisines.

"[...] *Plus tard ce jour-là, Mendelssohn prit avec Klingemann un vapeur pour Tobermory, un village de pêcheurs sur la côte nord de Mull; le soir, il rassembla ses impressions dans une nouvelle lettre pour Berlin: «Pour vous faire comprendre dans quel état d'esprit singulier les Hébrides m'ont disposé, voici ce qu'elles m'ont inspiré» - en l'occurence, une ébauche, sous forme de partition pianistique mais avec des indications orchestrales détaillées, du début de l'ouverture Les Hébrides, dite aussi Ouverture de la Grotte de Fingal, dans sa forme presque achevée, où le familier motif de basse berceur est transposé séquentiellement dans un modèle ascendant, avec des accords de vents tenus, au soprano. En traduisant en images sonores les souvenirs visuels de ce jour-là, Mendelssohn s'autorisa un peu de synesthésie, si bien que la vision se mua en une peinture sonore romantique, aux nuances subtiles.

Notons cependant que l'inspiration musicale de cette ouverture lui vint d'abord non de sa célèbre visite à Fingal's Cave (sur la minuscule île de Staffa balayée par les vents, à une dizaine de kilomètres à l'ouest de Mull) mais des impressions visuelles éprouvées à Oban. La visite à Fingal's Cave eut lieu le lendemain, le 8 août. La mer était calme - assez, du moins, pour que les touristes pussent débarquer et grimper jusqu'à la grotte, mais pas assez pour que Mendelssohn pût noter d'autres impressions musicales ou aller au sommet de l'île, comme l'avait fait le poète Keats en 1818. Pris de nausées, Mendelssohn dut s'en remettre à Klingemann, qui envoya cette description à Berlin: «Staffa, avec ses drôles de colonnes de basalte et ses grottes, figure dans tous les livres d'images; on nous a mis dans des bateaux et la mer stridente nous a hissés sur les chicots des colonnes jusqu'à la fameuse grotte de Fingal. Jamais vacarme de lames plus vert ne se fracassa dans une grotte plus étrange - ses nombreuses colonnes la faisaient ressembler à l'intérieur d'un orgue monstrueux, noir, retentissant, sans utilité aucune et tout seul, avec la vaste mer grise au-dedans et au-devant.»* [...]"

Ce n'est toutefois que de l'année suivante - en décembre 1830 - que Felix Mendelssohn date la partition achevée de son ouverture, à Rome. Il l'a ensuite souvent revisée, "[...] chaque refonte se traduisant par un changement de titre: Ouvertüre zur einsamen Insel (Ouverture de l'île solitaire) puis, pour la première exécution anglaise, en 1832, The Isles of Fingal et, enfin, Fingals Höhle (Grotte de Fingal), titre sous lequel elle parut en 1835. [...]

Comme toute grande musique, cette ouverture mendelssohnienne peut être diversement interprétée. Elle peut être entendue en termes purement musicaux comme un discret mouvement de forme sonate modifiée, avec trois apogées (vers la fin de l'exposition, la fin du développement et dans la coda). En termes programmatiques, on peut y entendre un tableau musical de marines et de paysages écossais ou, peut-être, un reflet de La Dame du lac de Sir Walter Scott, qui se déroule en partie sur Ellen's Island, une île «solitaire» du Loch Katrine, dans les Trossachs. Ou encore, si l'on pense à la grotte, on peut imaginer les lointains exploits militaires de Fingal, tels que les dépeignent les poèmes ossianiques, ce qui pourrait expliquer les fanfares militaires brièvement mises en avant, aux cuivres et aux vents, dans cette ouverture. [...]"

Les citations sont extraites des notes rédigées par R Larry Todd en 2012 pour Hyperion.

La première audition de l'oeuvre a lieu à Londres, le 14 mai 1832, sous la direction du compositeur. La partition manuscripte est conservée à la Bodleian Library, Oxford.

La partition de cette oeuvre peut être téléchargée librement sur la page correspondante de l'IMSLP.

Dans cet enregistrement - publié pour la première fois sur la 2e face du disque WHS 40003 après le concerto pour violon et orchestre de Mendelssohn avec Peter Rybar en soliste - Victor DESARZENS dirige un orchestre nommé "Vienna Festival Orchestra": il s'agit en fait de l'Orchestre Symphonique de Vienne, voir la page du concerto pour violon pour plus de détails sur l'orchestre et le disque.

Je n'ai pas pu trouver la date exacte de l'enregistrement: il a fort probablement été fait en même temps que le concerto pour violon - soit le 8 mai 1959 - mais je n'ai pas pu en trouver de confirmation.

La première parution a lieu en 1959 sur les disques Whitehall WH 20003 (en monophonie) et WHS 40003 (en stéréophonie) - Whitehall étant un label de la maison de disques Westminster. La parution est par exemple annoncée dans la revue "The Billboard" du 12 octobre 1959, en page 25: ce disque faisait partie des premiers disques de cette nouvelle série Whitehall consacrée aux grands classiques de la musique.

C'est un exemplaire de ce WHS 40003 que j'ai utilisé pour cette restauration, donc en stéréo, mais bien sûr une stéréo encore à ses débuts. Mon disque a de nombreux courts passages assez endommagés, que j'ai essayé de réparer le mieux possible - et quelques déformations de sillon locales - qui ne se laissent toutefois pas corriger: elles restent par endroits audibles, de petits, très courts bruits - comme quand on tappe légèrement avec le doigt contre le chassis du tourne-disque.

L'enregistrement que vous écoutez:

Felix Mendelssohn, Die Hebriden oder Die Fingalshöhle, Konzert-Ouvertüre, op. 26 (*), Vienna Festival Orchestra, Victor Desarzens, (P) 1959, WHS 40003 (Allegro moderato - Animato in tempo 10:14)

(*) Opus 26, et non Opus 28, comme imprimé par erreur sur l'étiquette du disque.

WHS 40003 -> WAV -> léger à moyen DeClick avec ClicRepair, de nombreuses réparations manuelles -> MP3 320 kbps, le tout effectué par moi-même: l'enregistrement est donc de ce fait libre de droits d'autres personnes ou sociétés, le disque étant paru pour la première fois il y a plus de 50 ans, et le compositeur et autres ayants droits décédés il y a plus de 70 ans.

L'enregistrement peut être aussi téléchargé sur la page suivante de mon site, en format FLAC (donc comprimé sans pertes):

http://renegagnaux.ch/172801/787475.html**

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  • Martine Desarzens

    Cher René bonjour, Ce disque faisait partie de ceux que nous écoutions au quotidien, c'est beaucoup plus tard que je me suis rendue compte de notre chance d'avoir des parents qui nous laissaient choisir et mettre un disque sur le tourne disque, nous avons tellement appris grâce à cette liberté......enfant, je croyais que c'était partout pareil !

René Gagnaux
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18 juin 2013
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