Jusqu’à la fin du XIXème siècle la station de Crans-Montana constituait la zone des mayens, alpages privés situés sur le plateau de Montana et propriétés des familles bourgeoises des communes d’Icogne, Lens, Chermignon, Montana et Randogne. Au-dessus, se trouvaient les alpages gérés en consortage et situés sur les actuelles pistes de ski.
Le Grand Hôtel de Crans, ouvert en 1893 déjà, devient rapidement l’Hôtel du Parc en référence au nom donné par les gens du pays à toute la zone des trois lacs, comprise entre la Moubra et la forêt surplombant l’Etang Grenon. Cet établissement à vocation touristique, construit par Michel Zufferey et Louis Antille, accueille les premiers patients du Dr Théodore Stéphani en 1896.
La station se développera tantôt en offrant des soins médicaux spécifiques aux malades atteints de tuberculose, tantôt en répondant au besoin de grand air et de sport d’hiver de touristes aisés qui alimentent « l’industrie des étrangers ».
Le Dr Stéphani baptise alors la station «Montana-Vermala», un nom qui deviendra célèbre. Cet homme d'action bouleverse tous les obstacles, brise toutes les résistances, galvanise toutes les énergies et, en 1900, on crée une route carrossable entre Sierre et Montana. L'année précédente, on avait ouvert le sanatorium Beauregard, actuelle Clinique Bernoise.
En 1911, la station sera desservie par un funiculaire qui la mettra à 12 heures de Paris et à 20h de Londres, un exploit possible par la ligne du Simplon.
Le développement économique de Crans-Montana est clairement lié à l’exploitation tant touristique que médicale des édifices que les pionniers auront osé bâtir dans ce paradis à nul autre pareil.
Le pasteur méthodiste Henry Lunn (1859-1939) joue un rôle considérable dans le développement touristique de Montana-Vermala. Il rachète, par le biais de la compagnie qu’il a fondée, la clinique Beauregard en difficultés financières. En 1905, il la transforme en Palace-Belle-vue.
Il va y attirer une clientèle anglaise et internationale rattachée à l’empire britannique. On lui doit le développement des sports d’hiver, mais également l’introduction du golf dans nos contrées.
Ce développement touristique et l’avènement de la carte postale au début du XXème siècle vont attirer de nombreux photographes et éditeurs qui permettront de documenter l’évolution du patrimoine bâti.
Aux sociétés d’édition Charnaux Frères, Jullien Frères, G. Werro, H. Ruedi, Perrochet, Photoglob,… vont succéder les familles Dubost et Deprès qui, sur plusieurs générations, vont immortaliser les événements et manifestations locales comme pourvoir les établissements touristiques en cartes postales les illustrant. Ils vont également offrir une iconographie intéressante de portraits de famille exécutés dans les hameaux où vivent les familles indigènes qui poursuivent le plus souvent leur mode de vie agropastoral séculaire.
Pascal Rey, auteur de "Chroniques de la commune de Montana, 1905-2016"
"Dis voir", l'appli
Les Romands batoillent, mais de Sierre à Saignelégier leur accent varie. Le chercheur Mathieu Avanzi lance une application mobile pour étudier la diversité du parler romand. Le projet « Dis voir » invite les utilisateurs à enregistrer leur voix sur leur smartphone, à deviner des mots typiquement romands, et à tester leurs connaissances des accents régionaux.