Autrefois caddy, petit métier typique de Crans-sur-Sierre

Pierre-Marie Epiney

Gustave Barras *1936 a vécu mille et une vies. Enfant, il menait les vaches au pré. Dès l'âge de 7 ans, comme ses parents possédaient une propriété sur le golf de Crans-sur-Sierre, il a pu exercer le petit métier de caddy.

Un petit métier exigeant mais rémunérateur

Il ne suffisait pas de porter les lourds sacs des clients mais il fallait aussi veiller à garder un œil sur les balles et conseiller le joueur en toutes circonstances. Gustave avait même l'oreille de grands joueurs professionnels comme Max Faulkner (1916-2005).

Dans cette vidéo, Gustave décrit par le menu son travail de caddy qu'il a pratiqué de 7 à 17 ans.

Ensuite, il a lui-même pratiqué ce sport. Il a été plusieurs fois champion suisse et une fois champion d’Europe au sein du Rotary.

Deux citations

A l'époque pouvaient faire caddy seulement les enfants qui avaient des parents propriétaires d'un pré sur le golf, un par famille. Et quand il y avait beaucoup de clients, on pouvait aller deux par famille.

C'était très important d'être caddy pendant la guerre, avec 3 francs 50 qu'on gagnait [par jour], on faisait vivre une famille.

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Une copie est déposée sur Youtube à cette page.

La musique de cette capsule

est due à Thierry Epiney compositeur que je remercie infiniment [accès à son site ici]

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Les archives de la RTS
2 septembre 1964
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  • Amanda Castello

    Encore une belle découverte grace à Pierre-Marie Epiney et ses balades culturelles! J'ignorais la profession de "cady" . Je ne suis pas joueuse de golf mais pour celles et ceux qui le sont, une perle cette vidéo avec ce monsieur si humain. Merci d'enrichir mon éducation et de combler mes lacunes..
    Amanda Castello

  • Nicolas Perruchoud

    Heureux jeunes gens de la rive droite qui ont pu exercer une telle activité et aussi rémunératrice ! Ceux de la rive gauche, moins bien lotis, étaient commis à la garde du grand et petit bétail dans les alpages ou autour des villages. Philippe Theytaz en a fait l'expérience. Il la décrit avec saveur dans ses livres "Gamin" et "Le Gamin au village". Le bâton du pâtre au lieu du sac de clubs !

  • Charly-G. Arbellay

    Le témoignage de Gustave Barras, caddy dans son enfance, est particulièrement intéressant. Il démontre que les enfants d’alors n’hésitaient pas à aider leurs parents au maigre revenu. A Crans-Montana, il y avait cette aubaine qui n’existait pas ailleurs. Un privilège de l’apport du tourisme ! Combien sont-ils ces gosses qui ramassaient les fraises, les framboises, les cassis, les haricots, les raisins durant leurs vacances? Des milliers de petites mains indispensables et bienvenues. D’autres, les plus chanceux, gardaient les chèvres, les moutons, les vaches et les génissons. Dans mon village de montagne un cafetier possédait un jeu de quilles. Les garçons se battaient pour être les « releveurs de quilles ». Ils gagnaient Fr. 1 .- pour une demie journée. Une autre époque !

    • Pierre-Marie Epiney

      Me revient à l'esprit cet épisode de mon enfance. Le croque-mort Amoos passait de temps en temps dans les classes pour "engager" 3 élèves : un pour porter la croix du défunt, les deux autres pour porter une gerbe de fleurs. A cette époque un cortège accompagnait le mort de son domicile à l'église. Il me semble que nous recevions 50 centimes et bien sûr la possibilité de rater un moment d'école. Je ne sais pas pourquoi mais les "cancres" n'étaient jamais retenus...

  • Christian Freudiger

    Quelle époque...Merci pour cette belle interview !

  • Ursula Vianin

    Je suis particulièrement touchée par le rire communicatif de Gustave. Nous pouvons bien imaginer quel homme il fut et qu'il est encore... Cette vidéo sur les caddies m'a beaucoup plu car je ne connaissais pas très bien cette activité !

  • Jean-Jacques Joris

    Nos copains d'étude de la région de Montana nous parlaient beaucoup de leurs activités de caddies et de l'école des caddies. On était déjà impressionnés par l'existence de cette fonction. Mais à ce jour, je découvre encore mieux le prestige de cette fonction et je pense aux camarades de classe qui ne pouvaient pas exercer cette fonction parce que leurs parents ne possédaient pas de propriétés sur le golf. Il y a déjà des classes chez les enfants. Cela me rappelle aussi combien étaient enviés les enfants des écoles de Sierre dont le papa était ouvrier à l'usine de Chippis et qui, à Noël, avaient un jour de congé pour aller voir un film de Heidi, au foyer de Chippis, et recevoir dans le prolongement de la fête de magnifiques cadeaux de grande valeur (habits de ski, skis, chaussures de ski, ...).