Sarabande et variations
Sarabande et variations
Original : Film 16 mm ; couleur ; sonore ; 192 m, 17’30’’
C'est en usant de matériaux en trois dimensions (plâtre coloré, pâte à modeler, carton et papiers découpés) que le maître de dessin fleurisan Gilbert Vuillème, né à Tramelan en 1924, se lança en autodidacte, au milieu des années 1960, dans la réalisation d'un film d'animation (le premier dû à un Neuchâtelois). Pour concevoir son projet, il passa deux mois à déchiffrer la partition de Sarabanda con Partite de J. S. Bach (BWV 990).
Passionné depuis l'adolescence par l’image par image, membre fidèle du Ciné-club de Fleurier, lecteur assidu de la revue Le cinéma chez soi et des articles d'André Martin sur le cinéma d’animation, Vuillème connaissait bien Fantasia de Walt Disney et les oeuvres de Norman MacLaren. Il avait aussi étudié des films de Méliès image par image, à partir de la pellicule, et dans Sarabande et variations il exploite les techniques du fondu et de la surimpression.
Le film fut présenté dans plusieurs festivals: Annecy, Tours et Locarno en 1965, Mamaïa en 1966. En 1965, il reçut une prime à la qualité du Département fédéral de l'intérieur.
Pour Bruno Edera, «Gilbert Vuillème a démontré […] qu'il existe un 7ème art particulier, la peinture animée, œuvre d'un artiste travaillant seul tel le peintre à son tableau» (Edera 1976, p. 93).
En 1967, Gilbert Vuillème réalisa un second court-métrage d'animation, Dominos, inspiré d'un thème musical de Couperin. Il envisagea la réalisation d'un long-métrage, Robotonie, avant de se détourner du cinéma et se passionner pour l'étude du calendrier maya. Le cinéaste est décédé en avril 2013.
Réf. Aude Joseph avec la collab. de Roland Cosandey, Neuchâtel, un canton en images : filmographie tome 2 (1950-1970), Neuchâtel, Alphil , 2019.
Magnifique réalisation! Merci pour ce partage!