Saint-Théodule, évêque de Sion

1 janvier 1951
Sion
Monique Ekelof-Gapany
Monique Ekelof-Gapany


Saint Théodule, peinture en la possession des Chanoines du Chapître de Sion

Photo Biner, Sion

Pour le retour de l'école, Maman a préparé du thé et des tartines à la mélasse. Après le goûter, nous nous installons pour faire nos devoirs. Ma grande sœur Raymonde, qui est déjà chez Sœur Véronique, en quatrième primaire, lit dans son livre de lecture la légende de Saint Théodule.

Théodule, ce saint homme, était le premier évêque de Sion, il y a très longtemps. Une nuit, il voit en rêve un danger menacer le pape. Il se réveille en sursaut. Il entend ricaner sous sa fenêtre. Il se penche alors et distingue trois diables qui dansent au clair de lune. Il les interpelle et leur demande lequel est le plus rapide d'entre eux. Le premier dit qu'il est aussi rapide que le vent, le deuxième rétorque qu'il est aussi rapide qu'un boulet de canon et le troisième affirme qu'il se déplace dans l'univers à la vitesse de la pensée d'une femme. Saint Théodule alors promet à ce dernier son âme, s'il peut le transporter cette nuit même jusqu'à Rome et le ramener dans son château avant le lever du jour. Le diable lui donne son accord. Sur les remparts de la ville de Sion, le Malin met en sentinelle son coq noir. Saint Théodule installe sur le toit de son château un coq blanc, le priant de ne pas s'endormir. En un instant, le diable transporte le saint à Rome. Celui-ci peut avertir le pape du danger qui le menace. Reconnaissant, le Souverain Pontife lui offre une grosse cloche pour son diocèse. Le diable maintenant doit transporter Saint Théodule et sa cloche jusqu'à Sion. A grand-peine, il passe le col alpin qu'on appelle aujourd'hui encore le col de Théodule, et arrive enfin, après beaucoup d'efforts, sur la place de la Planta. Il lui reste encore à grimper la colline pour parvenir au château de l'évêque. Trop tard, le coq épiscopal l'a aperçu et annonce le lever du jour, réveillant ainsi le coq noir du diable qui chante, lui aussi, à plein gosier. Le pari est perdu. Le démon est furieux.

Dans son gros livre, Raymonde me montre encore l'image illustrant la légende de Saint Théodule. On voit le Saint, la crosse épiscopale dans sa main gauche, l'épée à la main droite, et derrière lui, fâché et honteux, guigne Satan qui porte une cloche aussi grosse que lui..

in "Enfants du Rhône"

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Monique Ekelof-Gapany
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19 décembre 2013
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