Mort prématurée d'un notable

Mort prématurée d'un notable

11 mai 1894
documents hoirie Léon Monnier
Pierre-Marie Epiney

C'est le 11 mai 1894 que l'ancien député et major Basile Monnier (1837-1894) est décédé à Vissoie dans sa 57ème année. Il a été président de la commune de Vissoie Grimentz (nommé le 24 mai 1865).

A noter que son épouse n'a droit ni à son prénom ni à son nom de jeune fille. Elle apparaît sous "Madame Basile Monnier". Elle s'appelait Marie, Tabin de son nom de jeune fille.

Les obsèques ont été célébrées à Vissoie le lundi 14 mai 1894 à 9 heures du matin.

Voici le cri du cœur écrit par son frère Chrétien Monnier qui écrit à son fils :

Je t'écris ces deux mots de la triste nouvelle de mon frère Basile décédé à 3 heures du matin après 4 jours de douleurs atroces munis des sacrements. Et peu de temps après, il a perdu connaissance et c'était à faire fendre les pierres de voir un pareil martyre. Maintenant il repose sur un banc à côté d'une lampe attendant ses autres frères et soeurs. Qu'il repose en paix et prie pour lui !!! [...]
Ton père chéri M. Ch. [Chrétien Monnier]

portrait de Basile :

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Article paru dans la Gazette du Valais du 16 mai 1894 :

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Basile Monnier était le père de Crésence Monnier (1871-1960), première télégraphiste de Vissoie. Voici le télégramme qu'elle a envoyé à un neveu stationné à Bellinzone :

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Pour apprécier une reconnaissance du Conseil d'Etat du canton du Valais adressée au major Basile Monnier, voir ce document :

Au sujet des rites mortuaires en Anniviers, au début du 20ème siècle, voici ce qu'en dit Bernard Crettaz dans son essai :" Le curé, le promoteur, la vache, la femme et le président" (Editions Porte-plumes, Ayer, 2008)

P19

Les rites mortuaires sont codifiés : les présages, l’agonie, le mourir, la veillée mortuaire, la cérémonie mortuaire et le cimetière. Jusqu’au début du 20ème siècle, on amenait le cercueil sur la place publique où chacun buvait un verre à la santé du mort, avant qu’on ne place auprès de lui un viatique constitué de vin, de fromage et de pain. Le rituel prenait fin par le vrai grand repas d’enterrement servi en abondance dans la maison de communauté. A cette fin, les Anniviards, au moment où ils se mettaient en ménage, constituaient une réserve de vin pour leurs propres funérailles sous la forme du tonneau d’enterrement. De même pour le fromage. Vin et fromage devenaient très vieux et ils étaient servis, avec le pain de seigle, dans la bombance des funérailles, sorte de boustifaille communautaire de l’excès.

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Pierre-Marie Epiney
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27 mars 2020
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