La Belle de Moudon
La Belle de Moudon
La pièce n'est pas réellement une comédie musicale, c'est une pièce parlée où sont intercalés quelques airs.
Autour de 5 comédiens professionnels, la trentaine de rôles que comprend la distribution étaient tenus par des amateurs, qui figuraient la population du village.
Albert Praroman, le fils du notaire, aime Isabelle Braillard, la fille de l’aubergiste, le tenancier de La Fleur de Lys. Mais un café et une étude de notaire, ce n'est pas du même bord, comme le fait remarquer un personnage mi-philosophe, mi-braconnier, au demeurant le meilleur garçon du monde. De là va naître le conflit. La famille du jeune homme, pour couper court à cette idylle, décide d'envoyer son héritier à l’étranger. Quant à la belle Isabelle, elle sera emmenée à Paris par le chevalier Farinelli, de passage dans le café du père et séduit et charmé par la pureté de la voix de la jeune fille. Il lui fera faire une carrière de cantatrice. Cela nous vaudra de la voir s’essayer à débuter dans un café-concert parisien, où d’ailleurs la pauvre malheureuse, prise de trac, fait un couac épouvantable et se fait proprement « emboîter », comme l’on dit communément dans le jargon des planches. Sur ces entrefaites, son Albert, qui l’a rejointe et a même assisté à ses débuts malheureux, la console et décide de la ramener dans sa petite ville, à Moudon. Mais le chevalier Farinelli veille au grain et n'entend pas la chose de cette oreille. Profitant d’une absence d’Albert, il emmène la jeune fille à Venise, où il lui fait travailler le chant : scène d’un excellent style parodique bien plaisant.
Pendant ce temps, la ville de Moudon est en ébullition ; les élections sont proches. Le père d’Albert endosse une veste en se portant candidat et son étoile pâlit chaque jour davantage. Jolie scène satirique sur l’esprit de clocher de village, le maquignonnage d’électorat et la cuisine à l’huile d’une assiette au beurre de politiquards redondants et creux, aux ratiocinations boursouflées.
Au dernier acte, le notaire Praroman se voit contraint de vendre sa maison, son beau-fils ayant boursicoté ; en bref, il est ruiné. La fameuse cantatrice Belinda, célèbre dans le monde entier, de passage à Moudon, assiste aux enchères et rachète l’immeuble. Elle se fait connaître : c’est Isabelle Braillard, qui débutait autrefois au concert sous le nom de « La Belle de Moudon ». Elle va vraisemblablement épouser Albert et tout finira le mieux du monde, comme dans la plus aimable des comédies. Mais non. Isabelle et Albert se sont déjà mariés, à Paris, autrefois, en cachette de leur famille. La situation est bien jolie et évite ainsi de choir dans la banalité, par un habile dénouement... avant la lettre. Isabelle n’a point - de ce coup - à échanger son anneau, mais bien à chanter le couplet final. La voix de la Belinda s’en charge avec bonne grâce et tout finit par une chanson, au centre de l’allégresse générale, de danses et d’un morceau de fanfare... électorale.
[Extrait de "Comoedia", 5 juin 1931]
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