Cadrans solaires canoniaux: une intéressante découverte à l’Abbatiale de Romainmôtier (1/2)

Cadrans solaires canoniaux: une intéressante découverte à l’Abbatiale de Romainmôtier (1/2)

L’Abbatiale de Romainmôtier, bâtie entre le X et le XIII siecle est une impressionnante église romane qui bien sûr était rattachée a une abbaye, la plus ancienne de Suisse, qui a été fondée par les moines de Cluny au 10e siècle sur les fondations de bâtiments plus anciens. Parfois, sur ces bâtiments religieux, on trouve des cadrans solaires (ou des traces) dits à heures canoniales, souvent gravés sur une pierre du bâtiment et datant du XII au XIV siècle. Leur raison d’être n'est pas d'indiquer les heures comme les cadrans plus récents mais les moments de la journée où doivent être célébrés les différents offices prescrits par la règle de Saint-Benoît. Ces sept heures de prière sont Laudes, Prime, Tierce, Sexte, None, Vêpres et Complies. Ces cadrans solaires sont d'une précision souvent plus que médiocre. Le style, qui porte ombre, était constitué d'un simple bâton planté dans le mur, il n'en reste plus rien aujourd'hui si ce n'est le trou de fixation. Ce style était perpendiculaire au plan du mur, et ces cadrans qui indiquaient des « heures inégales » aussi bien au fil long d’une journée que selon la saison. Ce type de cadran solaire a été relativement peu étudié et il reste entouré de de mystères. On ne sait pas exactement qui les a gravé, très probablement des moines, bien que les canoniaux ne se retrouvent pas seulement sur les abbayes mais aussi sur des petites églises rurales et des collégiales.

Sur la photo ci-dessus on voit un cadran solaire gravé dans la pierre qui était connu et inventarisé (bien qu’il n’est pas mentionné dans la documentation de l’abbatiale). J’ai augmenté un peu le contraste de l’image pour rendre plus visibles les lignes. Lors d’une récente visite j’ai trouvé des traces d’au moins quatre autres cadrans solaires canoniaux. (Voir notrehistoire.ch/entries/OPYgP... ). Un pareil groupement de cadrans est étrange mais il n’est pourtant pas unique : Ce cadrans sont parfois gravés en plusieurs exemplaires sur le même mur d'une église sans que l'on sache vraiment pourquoi, peut-être il s’agissait d’épreuves, d’ébauches empiriques, bref, on ne le sait pas. Des groupes de cadrans canoniaux sont connues en France par ex. sur l’église de Blonville-Terre (Calvados), Bussy (Cher), Pouille (Loir-et-Cher) et bien d’autres. En tout cas, c’est le seul cas connu en Suisse, où les canoniaux sont très rares.

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Claudio Abächerli
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9 septembre 2021
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