Au sujet de cet établissement, Gilbert Salem écrit dans l'ouvrage Pintes vaudoises : Un patrimoine en péril, publié en 2005 aux Editions d'En Bas " Le Café le Petit-Bâle s'appelle ainsi en hommage à un ancien patron qui travailla dans la cité d'Erasme sur la rive gauche du Rhin, d'où une espèce de jumelage sentimentale et anecdotique. Depuis 1978, ce troquet aux murs intérieurs fanés est le fief d'une femme devenue très populaire à Payerne, surtout en période de Brandons. Ida Parisod est octogénaire, mais elle a gardé une flamme et un franc-parler de jeunette. Chez elle, on se sent vraiment dans une pinte à vin; mais les clients viennent de très loin pour savourer ses spécialités: sa cuchaule, son taillé aux greubons, son boutefas, sa soupe à l'oignon, ses pieds de porc. Aux enfants, elle offre des limonades, des caramels, et puis elle parle, elle parle tout le temps. "Je cause aussi à mes fleurs, presque autant qu'à mes clients !" fait-elle. Et ces clients-là l'aiment tellement qu'ils descendent d'eux mêmes chercher du charbon à la cave, ou ramassent les couverts et les assiettes, font la vaisselle sans y être priés. "Chez moi ça chante, ça hurle, ça raille, dit Ida Parisod. Quand c'est calme, je m'ennuie ferme. La seule chose que je n'accepte pas, c'est la bagarre."