Brenar : quelqu’un venu d’ailleurs.

Brenar : quelqu’un venu d’ailleurs.

18 octobre 2022
Serge Goy

Voici le portrait que j'ai fait de Brenar, peintre de chez nous. Je l'ai proposé sur le journal de la région d'Orbe, l'Omnibus.

Vous le trouverez sûrement à sa table, à côté du bar, en train de boire son café. C’est son repaire, le restaurant de la Gare, à Croy. Sa tanière est au-dessus, au premier étage. Mais comment cet inconnu, venu d’un autre monde, est-il arrivé dans ce coin perdu, dans ce « bled paumé » selon ses dires ? Et s’il le dit, c’est au second degré, car le coup de foudre a été instantané ; alors qu’il habitait Nyon, et qu’il tenait une exposition à Romainmôtier, le hasard a fait qu’il boive une bière « à la Gare » et qu’il apprenne que l’appartement du dessus était libre. Après 25 ans passés à Nyon et lassé de voir sa ville perdre de son charme d’antan, il ne fait ni une ni deux et s’établit à côté des rails. Pas pour compter les trains, mais pour y établir son atelier, son piano, son ordinateur, et y commencer une nouvelle vie dans un lieu qui est « au coeur des choses, dans un paradis de lumière ».

Un illuminé, quoi ! Il porte d’ailleurs un regard heureux sur son passé ; né d’un père qui a fait les beaux-arts, comme son grand-père d’ailleurs, il ne pouvait pas ne pas tomber dans la marmite comme le Gaulois que vous connaissez. Si on ajoute les heures où il a écouté sa mère au piano jouer du Chopin, on peut imaginer ce que ce cocktail a pu infuser en lui. Et il a eu le mérite d’utiliser ce potentiel pour jalonner sa vie d’une multitude de défis dans plusieurs domaines : peinture, musique, bien sûr, mais aussi informatique, architecture, création d’entreprises, et ceux qu’on taira pour ne pas trop flatter son ego. Il ne se dit pas béni des dieux (ou de Dieu), mais surtout bénéficiaire de forces universelles qui se conjuguent quand il le faut et si on le leur demande. Il ose même dire que « l’univers conspire à notre réussite ». Il en donne pour preuve la petite histoire dite plus haut qui raconte comment il est arrivé au port (ou à la gare).

Maintenant que l’homme vous est plus familier, vous pouvez ouvrir son site « brenar.com ». Prenez votre temps, mais ne manquez pas l’image où on le voit sur le lac Léman, sur son radeau et au clavier de son piano à queue ; écoutez alors sa fugue et détendez-vous. Si vous voulez du plus musclé, écoutez donc le groupe de hard rock dont il fut le manager dans les années 90. Ou alors découvrez la chute du Dar, vaisseau quantique, cachée dans une de ses peintures, ou encore deux irréductibles du café de la Gare.

En parlant de peinture, vous voyez Brenar sur la photo du jour. Il est dans son atelier et à côté de son tableau « Genève 2050 ». Il est en chantier, mais figurera bientôt dans une exposition à Miami.

Ah, encore une chose : son nom vient du moment où, enfant et dyslexique, il orthographia son nom à sa façon. Beaucoup l’ignorent, mais il s’appelle en fait Bernard Barut. Mais appelez-le Brenar !

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