Réunion de mars 1914 de la Société des Suisses de Francfort

Réunion de mars 1914 de la Société des Suisses de Francfort

20 mars 1914
auteur inconnu
Philippe Chappuis

Cette photographie de la réunion de la Société des Suisses de Francfort faisait partie des archives transmises par la petite fille du jardinier Bonjour de Bonmont...

Crée en 1875, cette association avait pour but de créer des liens entre les Suisses de Francfort et de cultiver leurs traditions, de promouvoir une bonne entente entre la Suisse et l'Allemagne, de venir en aide à des Suisses en difficultés en Allemagne, mais aussi d'organiser des réunions festives et récréatives comme celle-ci.

Sur cet agrandissement

notrehistoire.imgix.net/photos...

sont présents, le consul suisse à Francfort, Lucien Picard, le Dr Hagenbach de Bâle, trésorier et, au centre de l'agrandissement, portant une barbe blanchissante, le pasteur Charles Correvon, président de la Société depuis 1909.

Quelques mots au sujet de Correvon. Il est né à Yverdon en 1856 et il est le frère de l**'architecte paysagiste Henry Correvon**. Influencé par le mouvement du Réveil genevois, il choisit de devenir pasteur et fait ses études de théologie à Genève. En 1880,il part pour l'Allemagne et devient pasteur de l'Eglise réformée française de Francfort et le restera jusqu'en 1919. Comme on le sait, Francfort fut une des capitales européennes qui déjà en 1554 lors des premières persécutions protestantes, mais surtout après la révocation de l'Edit de Nantes, accueilli la diaspora huguenote fuyant la France. Cette communauté est à l'origine de la fondation de l'Eglise réformée française à Francfort. Le pasteur Correvon fut aussi à l'origine de la fondation de l'Association allemande des Huguenots. Il n'est pas étonnant de le retrouver président de la Société des Suisses de Francfort. Pendant la guerre 14-18, il s'engagea auprès des prisonniers de guerre français, visitant de nombreux camps de prisonniers en Allemagne en tant qu'aumônier et pasteur, collaborant avec la Croix-Rouge. Dans des articles de presse, des livres et des conférences, Correvon a décrit en 1915 et 1916 les camps de prisonniers de guerre allemands de manière très optimiste, ce qui lui a valu peu de reconnaissance en Allemagne, mais de sévères critiques en Suisse romande et en France.

J'ai pris un peu de temps pour situer ce personnage car son histoire croise en partie de mon histoire familiale. Franz Burnand, mon grand père maternel, lui aussi pasteur libriste, était à Francfort, ses études de théologie terminées et c'est dans cette ville qu'il fit la connaissance de Mary de Neufville avec laquelle il se fiança en 1906. Le père de Mary, Carl de Neufville , dont les ancêtres, des réfugiés français huguenots, s'étaient installés à Francfort. Il joua un rôle important dans la vie de la communauté protestante évangélique de la ville et fit construite la maison de l'association dans l'actuelle Wingertstraße au nord de Francfort.Il est fort probable que Franz ait eu des contacts avec son aîné de l'Eglise réformée française, le pasteur Charles Correvon, et peut-être a-t-il même fonctionné comme suffragant à l'Eglise française de Francfort.

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