Dialogue plein d'attente...

Dialogue plein d'attente...

1951
Pierre Auguste Chappuis
Philippe Chappuis

Ces beaux portraits, on peut le dire, de Pierre Auguste me font penser, au plaisir longtemps renouvelé, du temps du développement chimique en chambre noire des négatifs. C'est Pierre Auguste, mon grand-père, qui m'a transmis les secrets qui ont ouvert, par la suite, les plaisirs du développement photographique. Cela se passait dans un local exigu, au 1er étage, de Beau Rivage, avec un minuscule lavabo en fonte et bien sûr avec l'éclairage d'une lampe rouge. C'était la belle époque du noir et blanc.Une fois mis en place le précieux négatif, et choisi le meilleur papier, il y avait les papiers velvet qu'il affectionnait tout particulièrement, Pierre Auguste exposait le papier à la lumière blanche et comptait le temps de pose au rythme de balancier de sa grande main osseuse, un, deux, trois... puis d'un geste vif jetait le papier dans le révélateur. Et c'est là que le miracle se produisait, pas chaque fois bien sûr , ce serait trop facile pour un miracle, avec une lenteur pleine de promesses, l'image apparaissait et j'imagine, en voyant ces 2 portraits de ses petits-enfants, un dimanche, à Beau Rivage, le plaisir qu'il eut en les voyant apparaître comme il les aimait, le plus naturel possible

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  • Renata Roveretto

    Cher monsieur Philippe Chappuis, et encore l'un de vos témoignages si touchants en accompagnement de ces mignons enfants réapparus un beau jour aux yeux de leur grand père Pierre Auguste Chappuis... j'aime