Zermatt à la fin du Petit Âge glaciaire (env. 1350-1855)
Zermatt à la fin du Petit Âge glaciaire (env. 1350-1855)
Carton photographique de la famille Chollet de Moudon, sortant de l'atelier photographique A. Gabler à Interlaken. Il est daté à la main du 20 juillet 1881. Pour serrer la date de cette image, les Hôtels du Mont Cervin (1850), du Mont Rose (1854) et le Zermatterhof (1879) sont là mais le train du Gornergrat n'est pas là (1898). A gauche , on peut juger de l'extension du Gornergletscher vers 1880 au Gletschergarten, dans la période de recul glaciaire (qui sera particulièrement manifeste au XXe s.) à la fin du Petit Âge glaciaire.
En 1840, Jean de Charpentier s'est rendu en course d'étude scientifique à Zermatt et écrit: " Dans la course que j'ai faite à Zermatt en août de cette année, j'ai trouvé le Glacier du Gorner tellement grandi qu'il envahissait les prés d'Aroleid où il avait détruit une douzaine de granges. J'ai appris des gens de la vallée que depuis 5 à 6 ans , ce glacier allait toujours en augmentant."
Le Petit Âge glaciaire, ce phénomène météorologique, aussi impressionnant que le réchauffement climatique actuel, bien que sans rapport causal, est rendu particulièrement intéressant par la masse de documents historiques, images, textes mais aussi mesures, permettant de suivre l'évolution des glaciers durant cette période.
Un refroidissement général du climat de 0.5 °C a caractérisé ces cinq siècles, probablement lié à une période de faible activité des taches solaires associée à une activité volcanique. Ce dernier épisode de refroidissement, comme l'écrit Amédée Zryd, dans son livre" Les Glaciers", (Editions Pilet 2001) " est si proche de nous qu'il reste dans la mémoire collective : pâturages et alpages engloutis par les glaciers, hivers neigeux, débâcles catastrophiques ..."
L'Europe centrale connut à cette époque une plus grande fréquence d'hivers et de printemps froids et secs avec une tendance à la bise, ce que confirme la recherche historique sur les effets du climat: les cultures céréalières, la viticulture et la production laitière pâtissaient toutes de la froidure printanière (surtout au mois d'avril), généralement suivie de semaines entières de précipitations durant l'été. Dans les phases de progression des glaciers, plus particulièrement entre 1570 et 1630, les mauvaises récoltes dues au climat causèrent de fréquentes chertés (source:DHS).
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