La FRC et son groupe local de La Chaux-de-Fonds

novembre, 1982
La Chaux-de-Fonds, Neuchâtel
Claire Bärtschi-Flohr

Les Aînées pour le Climat viennent de remporter une grande victoire auprès de la Cour Européenne des Droits de l’Homme à Strasbourg. La Suisse est condamnée pour son manque d’action face à cet urgent problème : le réchauffement climatique.

Une fois encore, ce sont des femmes qui s’engagent pour défendre le climat que leurs petits enfants subiront tôt ou tard.

Une fois encore, elles ont enduré les critiques, les humiliations : « Retournez plutôt faire du tricot ou des biscuits pour vos petits enfants au lieu de vous occuper de politique ! »

Enntendre ça en 2024… Et certains prétendent que les choses évoluent ?

Cela m’a rappelé que ce furent aussi des femmes qui créèrent la Fédération Romande des Consommatrices en 1959… Jenny Humbert-Droz, femme politique socialiste neuchâteloise et écrivaine a fort bien décrit les débuts modestes de cette entreprise. Elle racontait comment son groupe de militantes avait commencé en comptant les petits pois et en boycottant le beurre.

Au milieu des années 1970, je me sentais bien isolée dans ma maison de La Chaux-de-Fonds, le ménage, la vaisselle, les enfants… Ma vie professionnelle interrompue… J’ai rejoint le groupe de militantes de la ville qui possédait un local dans un immeuble de la rue de la Serre. Nous étions une bonne douzaine de copines. Je ne citerai que Jenny Humbert-Droz, notre aînée, une des fondatrices, si alerte, si intelligente devenue centenaire et qui a travaillé à mettre au point l’oeuvre de son mari jusqu’à un âge très avancé. Sur le plan cantonal, comment ne pas citer Marie-Antoinette Crelier, dite Minette, notre charismatique présidente.

J’ai été responsable, pendant plusieurs années, du bureau « Consommateurs-Information » de la rue du Grenier 22. Il était à disposition du public chaque lundi après-midi. Nous étions deux pour répondre aux questions. Lors de ces après-midis, des gens venaient s’informer de leurs droits lorsqu’ils avaient un litige avec un commerçant. Ils venaient aussi consulter un test et posaient toutes sortes de questions. Nous avions reçu une formation et avions des documents qui nous permettaient de répondre de manière compétente. Pour les cas vraiment litigieux, nous demandions l’aide de notre juriste. Lors de chaque séance, nos connaissances gagnait en profondeur. C’était très valorisant. J’ai participé à des émissions pour la radio RTN, pour la télévision suisse romande. Avec Minette Crelier, nous avons créé un spectacle pour une Assemblée Générale de la FRC à Lausanne.

Une fois par mois, à La Chaux-de-Fonds, le samedi matin, notre groupe organisait la collecte de l’aluminium dans la cour des collèges. Nous essayions déjà de conscientiser les gens au problème des déchets. Nous participions aussi à des enquêtes et tenions des stands lors de la foire locale de Modhac et dans la rue lors de la Braderie.

Un bénévolat gratifiant qui offrait l’apprentissage de la confiance en soi, permettait de s’essayer à la prise de parole, demandait la rédaction d’articles sur des sujets divers, Tout cela dans une ambiance amicale. Cette amitié a survécu au temps du militantisme. Aujourd’hui encore nous avons plaisir à nous rencontrer au hasard des événements qui se produisent en ville.

Je terminerai sur une anecdote qui nous donne un bon exemple de ténacité féminine : Jenny Humbert-Droz, qui était alors nonagénaire, nous racontait qu’elle faisait, chaque soir, un exercice de gymnastique avant de se coucher et elle le faisait 66 fois. Pourquoi « 66 » lui demandions-nous ? Parce qu’ensuite, je n’en peux plus !

(Photo tirée du "Mémento du Jura Neuchâtelois" no 456 de nov-déc-1982)

Lire : Une pensée, une conscience, un combat de Jenny Humbert-Droz Editions de la Baconnière

Voir le reportage des archives de la RTS :

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Claire Bärtschi-Flohr
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13 avril 2024
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