J. S .Bach, BWV 1052, R. Gerlin, V. Desarzens, Cento Soli
J. S .Bach, BWV 1052, R. Gerlin, V. Desarzens, Cento Soli
Johann Sebastian BACH, Concerto pour clavecin, cordes et basse continue No 1 en ré mineur, BWV 1052, Ruggero GERLIN, Orchestre CENTO SOLI de Paris, Victor DESARZENS, OSL 13, (P) 1957 ou 1958
Ce Concerto No 1 est certainement le plus fameux et le plus puissant des concertos pour clavecin de Bach. Il provient probablement d'une partition plus ancienne pour violon, aujourd'hui perdue.
La première parution de l'enregistrement que je vous propose ici doit avoir eut lieu entre 1957 et 1958. La réédition sur le disque OSL 13 est - entre autres - mentionnée dans le "American record guide" de 1958, ainsi qu'en page 34 du Billboard 26.01.1959: il est paru en même temps sur disque mono et sur disque stéréo; la première parution sur le disque Club Français du Disque CFD 124 - à ma connaissance seulement en mono - n'est pas encore mentionnée dans le 3e supplément du WERM 1953-1955 (les CFD cités dans ce dernier supplément du WERM sont les CFD 1 à 58). Le dépôt légal de la Bibliothèque Nationale de France a bien ce CFD 124, mais n'indique pas d'année de parution. Par contre un des disques précédents - le CFD 122 - est daté (P) 1958. Pour un des disques suivants - le CDF 128 - la BNF indique (P) 1959. Entre les années 1957 et 1958 pour la première édition de cet enregistrement est donc plausible. Je n'ai pas contre pas pu trouver de données sur la date d'enregistrement elle-même, ni sur l'endroit: il a certainement été fait à Paris.
Victor DESARZENS dirige ici l'Orchestre des CENTO SOLI de Paris, l'énigmatique orchestre des CENTO SOLI de Paris... Je cite une courte description de Benoit du Quartier des Archives (http://quartier-des-archives.blogspot.ch/) qui résume bien l'état des connaissances actuelles sur la nature de cet orchestre:
"[...] les Cento Soli devaient être une réunion de divers musiciens (excellents) provenant de diverses associations parisiennes du temps où le "cachetonnage" était encore pratique courante (sauf pour l'Orchestre National qui était une formation "bloquée", les autres instrumentistes parisiens s'échangeaient régulièrement leurs chaises pour pouvoir assurer d'autres missions plus lucratives aux moments des répétitions et des concerts...).
Il y avait sûrement une proportion de musiciens de l'OSCC dans certaines sessions d'enregistrement car on trouve les noms de Pierre Nérini (violon solo dans la 4e Suite de Tchaikovsky enregistrée par Serge Baudo) et Robert Casier (hautbois solo dans un disque de concertos de Haendel dirigés par Anthony Bernard).
Si ma mémoire est bonne, ces "Cento Soli" n'ont enregistré que pour le "Club Français du Disque" (parfois réédité par Musidisc ou Festival) dont le catalogue appartient désormais à Universal Music. Peut-on rêver qu'un jour ou l'autre un employé zélé d'Universal fera une recherche dans les archives comptables du groupe pour y chercher la liste des musiciens cachetonneurs de ces "Cento Soli" et faire le parallèle avec les formations parisiennes de l'époque? C'est sûrement très utopique... [...]".
Le soliste est Ruggero GERLIN, un claveciniste très bien connu dans le cercle des passionés du clavecin, aujourd'hui hélas bien oublié par le grand public, malgré son impressionante discographie (voir la page suivante de mon site pour plus de détails sur Ruggero Gerlin: http://renegagnaux.ch/494854/494875.html).
Mon disque est dans un état splendide, avec toutefois un bruit de surface assez prononcé par endroits, comme c'est souvent le cas pour ces premiers disques stéréo. J'ai toutefois préféré ne pas essayer de le filtrer, afin de ne pas risquer d'altérer l'interprétation.
L'enregistrement est en stéréo de l'époque, une stéréo qui était encore à ses débuts:
Johann Sebastian Bach, Cembalokonzert in d-moll, BWV 1052, Ruggero Gerlin, Orchestre Cento Soli de Paris, Victor Desarzens, OSL 13, (P) 1957 ou 1958 (1. Allegro 08:05, 2. Adagio 06:13, 3. Allegro 08:00)
Disque OSL 13, OMEGA DISK OSL-13 058-1029/30 -> WAV -> léger DeClick avec ClickRepair, des réparations manuelles -> MP3 256 kbps, le tout effectué par moi-même: l'enregistrement est donc de ce fait libre de droits d'autres personnes ou sociétés.
L'enregistrement peut-être aussi téléchargé sur la page correspondante de mon site, en format FLAC (donc comprimé sans pertes):
Cher René, quelle bonheur de découvrir cette si belle interprétation du concerto No1 de Bach. Je le connais si bien et l'aime tant.... Merveille des merveille......Quel travail. MERCI cher René. Je ne connaissais pas du tout ce disque, quelle belle surprise et découverte pour moi. J'ai mis le son très fort pour entendre "le bruit de surface" qui ne m'a pas du tout dérangé. La personne à qui a pris le son était un très grand professionnel en technique; réglage des micros, des perches, ....très grande sensibilité dans le son. Merci également pour vos précieuses informations dur Centro Soli de Paris, je vais découvrir vos liens. Amicalement
Merveilleux Concerto, dirigé avec tant de sensibilité, et quel claveciniste. Je ne connaissais pas Ruggero Gerlin. Je m'en vais donc le découvrir avec bonheur. Merci Monsieur Gagnaux pour ce beau document.
Nous écoutions si souvent ce concerto no 1 de Bach; j'imagine que c'était cette interprétation.....comme Sylvie, je ne connaissais pas Ruggero Gerlin...immense musicien italien....1899-1983...beau parcours de vie.... Je lis dans Wikipédia :...Ruggero Gerlin étudie le piano au conservatoire de Milan puis vient à Paris en 1920 pour y étudier le clavecin avec Wanda Landowska. Un trait de Victor Desarzens, était qu'il savait chercher et trouver de très grands interprètes. Il était curieux des autres, et si un ami lui parlait d'un interprète talentueux, il n'hésitait pas à se déplacer bien au delà des frontières Suisse uniquement pour écouter un concert avec ce musicien; puis ensuite c'était l'enfer pour les organisateurs de ses concerts, car il exigeait tel ou tel musicien. Dans ces cas là, il n'y avait aucune marge de manoeuvre pour les organisateurs, les malheureux. J'ai souvent entendu mon père dire qu'il renonçait à son cachet de chef, si c'était nécessaire...puis immédiatement il continuait en rappelant qu'il avait 4 enfants à nourrir....
Un article relevé dans La Revue musicale de Suisse romande, année 1979, no 3, pp. 15-18 - Gerlin, Ruggero: L'Ecole de Saint-Leu-la-Forêt. Souvenirs [Wanda Landowska] [une photo de Wanda Landowska jouant le concerto de Bach à trois clavecins, avec R. Gerlin et A. Garriges]
Je viens d'apprendre par Rebiquette Zanlongui, claveciniste à l'OCL, que c'est Ruggero Gerlin, son professeur de clavecin, qui a contacté mon père Victor Desarzens, pour l’inviter à venir écouter une élève qui donnait une audition dans le cadre de sa virtuosité de clavecin au Conservatoire de Paris ; c’était elle….. Ce jours là, lors de la remise des virtuosités de musique au Conservatoire de Paris, Victor Desarzens a engagé de très jeunes et talentueux musiciens pour l’OCL ; Paulette Zanlongui claveciniste, qui venait d’épouser Francis Zanlongui, Francis Marcellin contrebassiste, Francis Zanlongui violoniste et Nani Jacquerod violoniste. Ces musiciens ont toujours été de grands amis de notre famille; lorsque ces jeunes musiciens sont arrivés à Lausanne, mon père a été un peu leur "père de substitution" pour toutes les questions de vie pratique. Je m'en souviens très bien.... voir aussi :http://www.notrehistoire.ch/group/victor-desarzens/photo/34091/
Je vous remercie pour vos commentaires très intéressants! L'enregistrement de l'autre face du disque - le BWV 1055 avec les mêmes interprètes - va suivre dans quelques jours! Ces deux enregistrements sont - à ma connaissance - les seuls enregistrements de Ruggero Gerlin avec Victor Desarzens: mais peut-être que les archives de la Radio Suisse Romande ont quelques enregistrements de plus? En ce qui concerne Ruggero Gerlin - un claveciniste aujourd'hui hélas bien oublié - plusieurs de ses nombreux enregistrements vont paraître sur mon site ces prochaines semaines/mois, entre autres l'intégrale des concertos pour clavecin de Bach qu'il a enregistré avec Roland Douatte et le Collegium Musicum de Paris, et les oeuvres pour flûte et clavecin qu'il a enregistré avec Fernand Caratgé.
Merci, c'est merveilleux, je me réjouis déjà d'écouter l'autre face du disque. je vais poser la question à Rebiquette Zanlonghi; elle est souvent ma mémoire; mon ainée de quelques années, cela fait toute la différence....
Chère Martine Je vous remercie encore une fois pour vos commentaires très intéressants, et très utiles. Si Madame Zanlonghi a aussi des souvenirs sur cet orchestre des Cento Soli - étant donné qu'elle étudiait au Conservatoire de Paris à cette époque - je suis bien entendu intéressé par toutes informations! Et bien entendu aussi sur tout compléments d'informations qu'elle aurait éventuellement sur Ruggero Gerlin et qui pourraient compléter la courte biographie de ma page http://renegagnaux.ch/494854/494875.html