Albert Favarger est né le 23 octobre 1851 à Sackets Harbor (comté de Jefferson, état de New-York), au bord du lac Ontario. Son père Charles-Louis Favarger avait fondé non loin de là un établissement suisse, Alpina, dans le but d'attirer ses compatriotes pour exploiter les richesses naturelles de la région.

Ayant obtenu un diplôme d'ingénieur mécanicien à l'École polytechnique de Zurich, Albert Favarger commença en 1874 sa carrière d'ingénieur à Neuchâtel, à la Fabrique de Télégraphes, fondée, rue des Terreaux, par l'inventeur allemand Matthias Hipp. Comme tel, il présida à nombre d'installations électriques dans tous les pays d'Europe, s'étant spécialisé dans l'application de l'électricité à l'usage de la chronométrie.

La maison Hipp étant devenue la société Peyer, Favarger & Cie, il en fut successivement le gérant, de 1888 à 1908, puis le chef, de 1908 à 1920. Autorité dans son domaine, Albert Favarger fut nommé au jury de l'Exposition universelle de Turin, en 1911, alors qu'il présidait la Société suisse des Électriciens.

L'article nécrologique, paru dans les colonnes de la Feuille d'Avis de Neuchàtel au moment de sa mort, relève l'engagement pédagogique et politique d'Albert Favarger: en effet, il fut professeur d'électricité à l'École d'horlogerie et de mécanique de Neuchâtel, de 1885 à 1911 et il siégea au Conseil général de cette même ville, qu'il présida, de 1910 à 1911.

La Révolution d'octobre 1917 en Russie fut l'occasion de malheurs financiers, qui sonnèrent le glas de la société que Favarger présidait: en 1907, le régime tsariste lui avait commandé en grandes séries un appareil de repérage des batteries d'artillerie. Les bolchéviques mirent fin à ces livraisons. Cela explique que la maison Favarger S.A.ait été rachetée par une nouvelle société, qui marquera l'industrie horlogère de Neuchâtel sous le nom de FAVAG, jusqu'à sa fermeture en 1989.

Albert Favarger avait épousé Hélène Hormann. Deux fils, Charles et François naquirent de cette union. La descendance de Charles porte le nom de Favarger et vit à Genève. Celle de François se continue dans la famille Dinichert. LdW