De bénitier en bénitier dans la vallée de Conches
De bénitier en bénitier dans la vallée de Conches
Bénitier de l'église "Sankt Antonius auf dem Biel" à Münster
Destiné à contenir l’eau bénite à l’entrée de toutes les églises d’obédience catholique romaine, le bénitier trouve ses origines dans les ablutions et les purifications pratiquées en Orient dès l’Antiquité.
Chez les Egyptiens, l’ablution des mains était exigée avant l’entrée dans un édifice religieux. Chez les Hébreux, le franchissement du seuil du temple ne pouvait se faire sans que la tête et les mains n’aient été purifiées par l’eau. Et chez les Grecs et les Romains, la lustration à l’aide d’eau aspergée avec un rameau de laurier ou d’olivier accompagnait certaines cérémonies religieuses et assurait la purification d’individus, d’animaux, de navires, d’armées, de cités et même d’États en cas de grandes catastrophes.
Au début de la chrétienté, les fidèles devaient avant de passer le seuil de l’église se laver les mains et les pieds dans de véritables piscines ou lavabos, remplacés par les bénitiers aux 9e et 10e siècles.
Au 12e siècle, les bénitiers affectent la forme d'une simple cuve octogonale, tandis qu'au 13e siècle ils sont agencés contre un mur de façon à créer de riches motifs de décoration. Au 14e et au 15e siècles, ils reprennent la forme de cuves circulaires polygonales, supportées par une colonnette. Au cours de la Renaissance, ils se composent d'un large bassin dont le support a la forme d'un balustre très élancé et à l’époque baroque, la cuve est parfois embellie d’un gros coquillage exotique appelé à dessein « bénitier ».
La tradition ecclésiastique considère que le fait de se signer avec de l’eau bénite a un effet bénissant et protecteur; ce qui est rappelé par le saint sacrement du baptême dans la foi chrétienne.
Dans la vallée de Conches, la septantaine d’églises, de chapelles et d’ossuaires, tous construits entre 1630 et 1798, offrent une belle diversité de bénitiers.
En suivant le cours du Rhône depuis Oberwald, relevons tout d’abord, la chapelle Saint-Christophe à Unterwassern, dont la façade aveugle est creusée d’une pierre d’eau bénite de 176(8)?. Surmontée d’une croix, elle était autrefois reliée à une petite boîte d’offrandes.
A Obergesteln, le fond du bénitier de l’ossuaire comprend le monogramme IHS, qui est une abréviation et une translittération imparfaite du nom de « Jésus » en grec.
L’Eglise Saint-Nicolas d’Ulrichen comprend de part et d’autre de sa porte, des pierres d'eau bénite symétriques en forme d'étriers, avec des chapiteaux de bourgeons médiévaux.
A Geschinen, une délicate petite vasque en serpentinite de 1754 forme une niche à l’angle de l’un des murs de l’église de Saint-Sébastien.
Le porche de l’église paroissiale de Münster abrite deux bénitiers de 1625, dont le pied arbore les armoiries et initiales de deux donateurs: le prêtre Johann Steli et le bailli de l'église Christian Gon.
A Reckingen, l’ossuaire possède sur sa façade un petit bénitier en pierre ollaire, dont le front est constitué d’une tête anthropomorphe rugueuse. Un élément qui fait écho à la tête de lion qui décore en haut relief l’un des bénitiers de l’église paroissiale de Ernen, Il semble que ce type de décor en vigueur dès le Moyen Âge aurait donné lieu à de nombreuses interprétations symboliques, dont la plus plausible considère que si les têtes sont au nombre de quatre, elles représenteraient les quatre Fleuves qui irriguent le Jardin d’Eden : le Pishon qui est le Gange, le Gibon qui n'est autre que le Nil, puis le Tigre et enfin l'Euphrate.
Quant au bénitier de la « Nothelferkapelle » de Ritzingen, il affiche 1718 et les initiales « jB » en souvenir du notable Joseph Biderbosten, qui a construit la chapelle à ses frais.
Devant le porche de l’église Saint-Théodule de Niederwald, à proximité de la tombe du fameux hôtelier César Ritz, se trouve un grand bénitier en gneiss, dont le pied richement décoré repose sur un piédestal triangulaire à volutes. Une étoile à huit branches occupe le centre de la vasque.
Alors chers villageois, touristes, visiteurs, promeneurs, sportifs, partez en 2022 à la découverte de ces petits objets précieux, à propos desquels l’histoire de l’humanité raconte que les bénitiers d’avant le 11e siècle - qui étaient probablement en bronze et en argent ou même en or - auraient été volés, brisés voire fondus pendant les guerres de religion.
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