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L'histoire suisso-russe, si loin, si proche

1904
David Glaser, reporter FONSART

Les liens entre la Suisse et la Russie sont multiples. Petit passage en revue de quelques épisodes. Du parcours du Vaudois Pierre Gilliard expatrié à Moscou auprès du Tsar au séjour de Lénine à Genève au début du XXe siècle que l'historien Patrick Auderset explique sur notreHistoire.ch.

Sur cette plaque, le texte dit "Vladimir Ilitch Oulianov, Lénine, Fondateur de l'Union soviétique, habita cette maison de 1904 à 1905". Dans un article paru dans Passé simple en mai 2018, Stéphane Fontanet fait l'histoire de la pose de cette plaque. Son origine remonte à une demande faite par la Mission soviétique en mai 1967. Elle souhaite qu'une plaque commémorative soit placée sur le bâtiment de l'Université aux Bastions à l'instar de celles qui honorent d'autres personnalités, telles Rousseau, Voltaire pu le président Wilson. La requête est soutenue par un comité de personnalités de gauche et d'historiens, parmi lesquelles le conseiller d'État André Chavanne et le professeur Stelling-Michaud. Les autorités sont toutefois réticentes à accorder un tel honneur au fondateur de l'Union soviétique. Finalement, il décidé de la placer sur un immeuble à la rue des Plantaporrêts dans lequel Lénine vécut lors d'un de ses séjours à Genève.

La plaque est inaugurée le 4 novembre 1967 en présence d'André Chavanne ainsi que des ambassadeurs soviétiques Kisselev et Mironova devant quelques centaines de personnes. La cérémonie est accompagnée en musique par La Lyre qui joue l'Internationale et les hymnes suisse et soviétique. Une réception est ensuite organisée au Palais Eynard.

Et pour en savoir plus sur Lénine, regardez ce document de Henri Guillemin sur la RTS en 1980 dans un des ses portraits de révolutionnaires.

Les archives de la RTS
11 février 1980

La Suisse et la Russie ont toujours eu une relation privilégiée comme en témoigne l'arrivée à Lausanne de Catherine et Basile de Rumine en 1848 à Lausanne où ils érigeront la maison Eglantine.

Autre témoignage dans le sens inverse avec le parcours de Pierre Gilliard, un Vaudois précepteur des enfants du tsar Nicolas II à la fin de du XIXe siècle. Voici une photo de lui datant de 1905 publiée par Martine Desarzens, une photo de M. Fropora)

Nous noterons aussi qu'une famille suisse rangée du côté de l'Armée blanche du Tsar a échappé à une mort certaine lors de la Révolution russe de 1917 en revenant sur les terres suisses de leurs ancêtres, en Valais. Le récit de cette épisode est signée Jean Chaperon du Larrêt. Le document est publié par Pierre-Marie Epiney, membre historique de notreHistoire.ch installé à Sierre.

Pierre-Marie écrit que "dans cette capsule vidéo, Jean Chaperon du Larrêt (né en 1924), évoque la Russie à travers le témoignage de ses parents. Son grand-père Henri Chaperon du Larrêt né en 1853 a émigré en Russie en 1874. Il a épousé Marie Trubnikova fille d'une princesse Ravanski. C'est elle qui a apporté dans sa dot d'immenses domaines (une superficie égale à celle du Valais et comptant environ 200 villages). Henri Chaperon a eu l'oreille du tsar puisque selon cette source, il est devenu un de ses conseillers d'état, il était aussi le responsable des cadets du tsar. Le couple a eu six enfants, dont Alexis Chaperon du Larrêt devenu général dans l'armée blanche, Jean Chaperon du Larrêt le pianiste et Wladimir Chaperon du Larrêt, le père de Jean qui parle ici. Wladimir (1882-1950) a aussi épousé une femme russe : Natacha Naoumoff (1889-1965). De cette union sont nés 8 enfants. Jean Chaperon du Larrêt que vous entendez ici est le dernier. D'abord barine, une sorte de seigneur grand propriétaire terrien, possédant au moins 4 grandes maisons, Wladimir Chaperon était aussi officier dans l'armée blanche. Après la révolution d'octobre 1917, l'armée rouge (les Bolchéviques) a contraint la famille à s'exiler d'abord en Sibérie puis, après une halte en Pologne, à venir habiter Sierre en Suisse, grâce à la générosité de Mme Mercier (Marie de Molin) l'épouse de Jean-Jacques Mercier fondateur du château éponyme) qui a mis à leur disposition une maison près de Goubing. Le docteur Turini de Sierre a proposé à Wladimir un emploi à l'usine d'aluminium de Chippis."

Dossier assemblé par David Glaser

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9 novembre 2020
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