Dernier hommage à Corinna Bille

27 octobre 1979
Charly Arbellay
Charly Arbellay

Témoignage

Jeudi 25 octobre 1979, le quotidien valaisan le Nouvelliste annonçait le décès de l’écrivaine et poétesse S. Corinna Bille survenu la veille à l’âge de 67 ans.

Une cérémonie dans la simplicité

Avec mon camarade d’étude Alain Bille, neveu de Corinna, avec qui j’avais assisté au tournage du film Golfinger à la Furka (voir ce sujet), je me joignais à la famille lors des obsèques à l’église Saint-François à Veyras. La messe était célébrée par le curé de la paroisse, l’abbé Gilbert Zufferey, assisté du curé de Bagnes et du supérieur des Pères Blancs. La cérémonie était d’une grande simplicité. Aucune gerbe de fleurs sur le cercueil de la poétesse. Dans les bancs, les parents et proches de Corinna Bille étaient au recueillement. Il y avait un grand silence. Lors de l’oraison funèbre, le curé Zufferey a lancé avec philosophie :

« Le départ brutal de Corina Bille a provoqué une profonde émotion parmi ses nombreux amis. Quelle image garderons-nous de cette journée de deuil ? »

Image ! Image philosophique ! Image matérielle ?

Aucun média

A ces mots je constatais qu’il n’y avait aucun média. Pas de télévision, pas de radio, aucun journaliste, aucun photographe. Était-ce de l’indifférence ? J’étais seul et mon équipement photographique était dans ma voiture stationnée au centre de Veyras ! J’abandonnais précipitamment la messe pour quérir mon matériel. De retour à l’église, le dernier adieu se déroulait déjà au cimetière. Discrètement, je pris quelques images. Trois photos noir-blanc, deux diapositives couleurs. Ces documents photographiques n’ont jamais été publiés. Ils sont volontairement restés dans mes archives. Depuis, 45 ans ont passé ! Le temps est venu de les livrer en exclusivité aux abonnés de notrehistoire.ch.

On trouvera peut-être inopportun de photographier une cérémonie funèbre. J’en suis conscient mais je l’ai fait pour témoigner et contribuer au patrimoine et à l’histoire d’une grande écrivaine que je côtoyais avec les familles de ses frères André et René-Pierre Bille !

Photo d'illustration (en tête de l'article):

Sobrement, les fidèles rendent hommage à la poétesse. L’homme en noir au centre se prénomme Jean Amos, propriétaire des pompes funèbres à Sierre.

Pierre-Marie Epiney
Le départ d'une immense poétesse
24 octobre 1979
Le départ d'une immense poétesse

Même plan. Tout à droite, les deux neveux de Corinna, Jacques et Alain Bille.

Pierre-Marie Epiney
La mise en terre
La mise en terre

Mise en terre du cercueil de Corinna Bille par les employés des pompes funèbres et de la commune de Veyras sous le regard des deux neveux : à droite Alain Bille, à gauche, Jacques Bille.

Pierre-Marie Epiney
Une simple croix de bois
Une simple croix de bois

La croix qui est restée longtemps sur la tombe de Corinna avant le monument.

Toutes les photos sont de Charly Arbellay – 27 octobre 1979

Voir aussi :

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  • Nicolas Perruchoud

    Ces photos sont tout sauf anodines : ils renvoient à notre finitude et, dans le même temps, interpelle sur ce qui restera de chacun de nous. Bref témoignage : je profitais d'une balade avec une poussette chargée de bébés jumeaux pour m'aventurer jusqu'au cimetière de Veyras et saluer la tombe de Corinna et de Maurice. Impossible de la repérer ! J'ai dû m'y prendre à deux fois et recourir aux informations d'amis du lieu pour enfin la trouver. Pas d'édicule ni de monument ostentatoire : une simple plaque, de la végétation, une simplicité touchante. Et le souvenir de leurs textes qui rendent à tout jamais présents les absents.

Pierre-Marie Epiney
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28 juin 2024
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