La Villa Beaulieu ou le refuge contre l’exclusion
La Villa Beaulieu ou le refuge contre l’exclusion
Sierre
La Villa Beaulieu ou le refuge contre l'exclusion
La Villa Beaulieu bâtie de 1904 à 1905 était d’abord une pension-hôtel tenue par Mme G. Maire durant une courte période.
Exclusion de congrégations en France
En ce début du 20e siècle un événement inattendu s’est produit en France. Une loi anti-congréganiste contraint les religieux et religieuses à s’exiler, leur enseignement étant interdit, (notes : il s’agit de la loi du 1er juillet 1901 puis, la loi de 1904, dite « loi Combes »). C’est ainsi que la Congrégation française des sœurs de la Sainte Famille de droit pontifical, fondée par Emilie de Rodat se réfugie à Sierre en 1901. Les sœurs avaient-elles l’intention de franchir le Simplon ? Mystère !
Catafalque d’Emilie de Rodat à Villefranche de Rouergue – collection privée
Un concept religieux
A début les religieuses prennent un logement en ville de Sierre avant d’acquérir la «Villa Beaulieu», une pension-hôtel qui vient de s’ouvrir mais dont l’exploitation est à la peine.
La villa Beaulieu en 1916, collection Pm Epiney
Les religieuses instaurent un internat ainsi qu’une école libre et gratuite s’occupant de l’éducation des jeunes filles et de leur formation ménagère. Elles impriment un concept religieux qui se fonde sur l’humilité, la simplicité, la pauvreté, la miséricorde et une confiance sans borne en la Providence avec, par-dessus tout, une grande charité. La belle aventure va durer 107 ans. Des milliers de jeunes filles du Valais central vont en bénéficier. Les religieuses n’hésitent pas à organiser des expositions publiques des ouvrages de leurs élèves, démontrant par-là l’efficacité de leur enseignement.
Une crèche comme à Bethléem
En 1969, les religieuses feront œuvre de pionnières en ouvrant une crèche pour la petite-enfance.
L’institution se mue alors en une fondation qui existera jusqu’en 2008, date à laquelle, la Ville de Sierre rachète l’immeuble pour en faire un centre scolaire ouvert à tous les degrés primaires. Par ailleurs, la diminution des vocations qui mine la congrégation aura raison de leur présence. En 2008, âgées et réduites au nombre de trois, les religieuses s’en retourneront au couvent de leur maison-mère située à Villefranche-de-Rouergue en Normandie. C’est la fin de la Fondation Beaulieu. Une page se tourne ! Cependant, avant leur départ pour la France, les autorités de la ville témoigneront leur reconnaissance lors d’un réception officielle tenue à l’Hôtel de Ville et durant laquelle le président d’alors M. Manfred Stucky leur a exprimé une reconnaissance sans borne pour tout ce que la Congrégation a apporté au Valais et à la ville de Sierre en particulier.
Reconnaissance des autorités
Sur ce document pris le 26 juin 2008 au carnotzet municipal, Manfred Stucky, président de la ville vient de remettre un cadeaux souvenirs aux trois religieuses. Au centre, la directrice, Sœur Françoise, puis Sœur Madeleine et à gauche Sœur Hélène, l’unique Valaisanne, de son état civil, Marianne Marguelisch, de Betten, dans le Haut Valais. Photo Charly Arbellay
La Villa Beaulieu en 2024.
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