Trois présidents à la buvette

Trois présidents à la buvette

31 janvier 2021
Serge Goy

LE NOZON FUSIONNE CROY ET VAULION

Voici l'article que j'ai proposé sur le journal de la région d'Orbe, l'Omnibus à l'occasion de la fusion évoquée ci-dessus. Sur la photo, on remarque Michel Paltani membre fondateur, Onorio Franchitti ancien président et Benjamin Grünenfelder président du moment.

Alea jacta est ! Les dés en sont jetés ! Après une votation de chaque côté et une double majorité positive, les clubs de Croy et Vaulion (avec seulement trois votes contre de chaque côté sur 151 votants) ont décidé de poursuivre l’aventure sous le même nom : FC Vallon du Nozon. Deuxième nouvelle : le président du nouveau club est de Vaulion et s’appelle Simon Suter.

Les deux destinées vont enfin suivre la même voie ; la chose était déjà sur les lèvres depuis déjà bien longtemps, bien que les deux clubs vivaient en frères ennemis, des approches étant faites de part et d’autre mais sans jamais aboutir. Cependant les temps changent. Le sujet de cet article n’est pourtant pas de détailler cet événement, mais d’en profiter pour faire un petit historique du club d’en bas. Le passé de celui d’en haut sera aussi mis en évidence en fin du mois avec des nouvelles plus abouties de la fusion.

Pour le moment, venons-en à la petite histoire du FC Croy qui aurait pu fêter ses 66 ans au mois de juillet. La première photo est d’époque, prise juste avant le premier match et où on voit les joueurs et le comité d’alors. La deuxième (celle ci-dessus) a été prise en 2021 avec, à gauche, Michel Paltani, membre fondateur et président de la première heure. On y voit aussi Onorio Franchitti dont le portrait figure plus bas et Benjamin Grünenfelder, président actuel à droite. Michel Paltani, pour commencer, incarne l’enthousiasme des pionniers du club. C’est aussi lui qui eut la première télévision au village et qui en fit profiter les autres, surtout pour les matchs télévisés. Des hommes jouèrent avec lui et vivent encore : Jean-Daniel Roy, qui jouait au but et qu’on appelait à l’époque « Rommel » ainsi que Paul Fanolliet et Claude Regard. C’est en 1954 que l’idée d’un club surgit sur une initiative de Francis Rithner et de Gilbert Bailly, ces cinq derniers nommés étant tous de Bretonnières. Les premiers présidents furent Marius Monnier et Charles Mange. La première équipe était alors formée à part égale de jeunes des deux villages.

Le terrain était alors en face du stand de tir actuel. Pas d’éclairage bien sûr, ni de vestiaires. On se changeait au Café de la Gare. L’équipe jouait en 1-2-3-5. Imaginez une équipe avec 5 avants ! Ce fut tout de suite des années de gloire au niveau 4e ligue, les victoires se succédant dans l’euphorie générale, sans toutefois parvenir à monter en 3e ligue. Il est à noter que Michel Paltani, président, tint la baraque avec Jean-Daniel Reymond, uniques membres du comité, et ce pendant quatre ans. On retiendra aussi les présidents qui suivirent : René Aebi, Gui Lehmann, Charly Pisler, Emile Gachet (qui fut président pendant cinq ans) et André Ogay.

Le terrain actuel ainsi que la buvette furent aménagés entre 1975 et 1977, sous les présidences des deux derniers nommés ci-dessus. Ce fut une entreprise rocambolesque où les forces vives du club s’acharnèrent contre les éléments pour livrer le bijou du Praz-Amiet. Puis les présidents suivants se succédèrent : Kurt Faessler, Denis Wenger, Pascal Locatelli, Bernard Mauron, Jean-François Aebi, Jacky Tripod, Serge Delessert puis Onorio Franchitti.

Arrêtons-nous un moment sur ce personnage qui a joué un rôle particulier dans l’histoire du club : il était arrivé d’Italie en 1963 et se lia très vite avec la jeunesse, puis avec le club du coin. Il sera joueur jusqu’en 1999 (55 ans), avec un rôle très en vue puisqu’il sera en plus entraîneur de la deuxième équipe, puis président de 1994 à 1997. C’est à cette époque que le club avait accueilli pour une année un international hongrois, Kekesi ! Onorio a marqué le club par sa fidélité, son énergie, son franc-parlé, son rire communicatif et son accent inimitable, mélange d’italien et d’accent vaudois. Il évoque des souvenirs comme la « belle époque » du club selon lui, avec Pierre-Claude Locatelli comme entraîneur, où le match et la troisième mi-temps ne faisaient qu’un avec une ambiance terrible et un groupe de femmes qui jouaient les pom-pom girls à la mi-temps. Il n’est pas étonnant que son beau-fils Daniel Pittet ait été entraîneur au club.

On arrive à aujourd’hui avec Benjamin Grünenfelder, président actuel (à droite sur la photo). Au club depuis 2007 et aux commandes depuis trois ans, c’est lui qui a donné un coup de pied dans la fourmilière pour relancer le processus menant à la fusion. Il est intéressant de savoir que Benjamin est depuis toujours un habitant de Vaulion et que, par la fusion, il réunit son village à son club. Le vent tournait pourtant depuis quelque temps, avec la mise sur pied d’une convention et celle de l’inscription d’une équipe féminine. Cette fois-ci, la chose est faite et il ne reste plus qu’à sabler le champagne.

Espérons que ce virage sera dignement marqué ou fêté, réunissant les acteurs encore en vie de cette épopée. Cette période fut faite bien sûr de beaucoup de moments moroses ou difficiles, mais aussi d’autres hauts en couleur ou mémorables où la passion du foot a coloré la vie de tant d’acteurs du lieu. On pourrait alors citer parmi d’autres des personnages comme Tutu, Paulet ou encore Cigogne qui ont fait l’ADN du club. Le mouvement juniors a aussi eu ses lettres de noblesse avec une centaine de juniors à une certaine époque et des collaborations avec Arnex et Vaulion.

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