Ecole normale des filles

Ecole normale des filles

1943
Exquis, album Suzy Ludy
Suzy Ludy

Cette photo signée Exquis réunit toutes les élèves de l'école normale des filles de Sion en 1943. Au milieu, devant, sœur Angèle, la directrice.

A noter que l'école comptait 5 années dont une préparatoire et que chaque degré ne pouvait accueillir que 8 élèves, nombre étendu à 12 un peu plus tard. Pour y entrer, il fallait passer un concours et n'étaient admises que les meilleures.

Le personnel enseignant était essentiellement formé de sœurs ursulines. Il y avait aussi des frères de Marie (marianistes). La photo montre 5 sœurs dont certaines étaient élèves.

La photo est prise sur l'"escalier des vocations" qui donne accès au bâtiment occupé par les ursulines.

[selon Paul-André Florey, frère de Susy:]
Au deuxième rang, debout, tout à gauche, Marie-Marthe et Marie-Solange Favre, un espace, puis Susy Florey, avec une robe noire à col blanc.

Mais encore

Danièle Périsset, qui a signé une thèse de doctorat sur les Écoles normales du Valais romand (1828-1994), a exploré les documents officiels et procédé à plus de 80 interviews qui lui ont permis de détailler par le menu le règlement extrêmement rigide de l’école normale des filles, en particulier au niveau de l’habillement.

Je cite :
La normalienne, future institutrice qui accède à la vie publique par la grâce de sa fonction professionnelle, doit se soumettre aux apparences féminines les plus austères et, en conséquence, se vêtir de la plus sobre et stricte manière, signe de son humilité et de son parfait comportement.

… Sœur Angèle [la directrice de l’école devant sur l’image] impose l’uniforme aux normaliennes dans les années 1940. Le manteau est bleu marine pour l’hiver, gris pour l’été. Il est taillé sur mesure, à moins que les parents n’en fournissent un semblable. Un lourd béret bleu marine, en velours, froncé, ourlé d’un ruban bleu ciel et blanc et garni d’un petit écusson École normale, l’accompagne. Dans les premières années, les normaliennes sont fières de cet uniforme qui les distingue. Le manteau couvre les différences de fortune et dissimule les habits trop modestes. Mais dans leur majorité, les étudiantes ne l’apprécient guère, surtout les coquettes que son port « crucifie ».

Voir aussi :

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  • Pierre-Marie Epiney

    Merci à Danièle Périsset, la dernière directrice de l'école normale, qui nous a apporté son éclairage sur l'école normale de ce temps-là. Sa thèse de doctorat est en ligne à cette adresse : unige.ch/cyberdocuments/theses...

  • Paul-André Florey

    Sur la première photo, tout en haut. Au deuxième rang tout à gauche: Marie-Marthe et Marie-Solange Favre de Muraz/Sierre et après l'espace Susy Ludy-Florey (robe noire, col blanc) de Vissoie. Toutes les trois ont été gravement atteintes d'un empoisonnement alimentaire, au printemps 1943. Marthe et Solange en sont mortes en août 1943 à l'hôpital de Sierre alors que Susy en a réchappé après 2 mois d'hôpital.

  • Paul-André Florey

    Ce poignant témoignage réveille en moi de douloureux souvenirs d'enfance. Nous attendions tous les jours dans l'anxiété et l'angoisse des nouvelles de Susy hospitalisée à l'article de la mort!

  • Serge Goy

    Beau témoignage d'un drame lointain mais dont on devine l'impact d'alors.