J'avais presque oublié ce tableau, au cadre un peu lourd, suspendu dans la salle à manger familiale à Albinia depuis mon enfance mais retrouvé dernièrement, avec plaisir, lors d'une visite au chalet occupé maintenant par mon frère, suspendu presqu'au même endroit.

La promenade des Pâquis, lieu chargé de souvenirs, persistants et puissants, que des bons rassurez-vous, déposés durablement dans ma mémoire d'écolier morgien...Je me rendais, en général à pied, depuis le chalet familial de l'avenue de Plan , au collège de Couvaloup dès mes dix ans, peut-être même avant, à l'école primaire des Fossés. Passer par ce lieu devait m'apporter quelque chose d'heureux, une sorte de parenthèse bien venue, que j'avais du plaisir à traverser. Il s'agissant d'une allée à la belle allure, dans la verdure, elle me parait être assez longue, à 3 rangées de grands arbres, avec tout ce que cela sous-entend, comme changements au gré des saisons qui se chargeaient de la transformer et de la faire vivre . Et il il y avait cette fontaine au bassin aimable, en demi-lune, au rebord très agréable pour se pencher sur l'eau.... Rêveur donc ce jeune écolier, vite disposé à se débarrasser du poids des obligations de la vie scolaire, ce que les longues heures passées au parc à shooter le ballon parvenaient aussi à réaliser parfaitement !..

Sur le tableau de Ric Berger datant de 1951, la route de Morges à Bremblens passait sous les voies ferrées et il ne reste que la maison du garde barrière datant de la construction de la ligne ferroviaire Yverdon-Morges en 1855, au temps où il y avait ici un passage à niveau. A droite encore on aperçoit l'avenue permettant d'accéder au quartier de Peyrolaz qui était en train de se développer.

La photographie ci-dessous, datant de 1900, illustre la Promenade des Pâquis avec la route, appelée route de la Vallée, passant par Bremblens et Cossonay. Elle traversait les voies ferrées par un passage à niveau avec une petite maison pour le garde-barrière, comme on peut le deviner sur cette photographie

Promenade des Pâquis à Morges vers 1900

1903

Sur cette autre vue, également de cette époque, la partie proche de la ville de la rue des Pâquis , au niveau de l'infirmerie, bordée d'une rangée d'arbres

Rue des Pâquis au niveau de l'Infirmerie

1910

En 1964, la construction malheureuse de l'autoroute a porté un coup fatal au charme de ce lieu et la fontaine a disparu. L'écolier avait grandi !

Sur ce plan de la Ville de Morges et se sa banlieue réalisée par le commissaire arpenteur Charles Regard en 1864, la gare et les voies ferrées sont là traversant le route de la vallée. Il est facile de repérer la rue des Pâquis avec sa double rangée d'arbres de part et d'autre de la jeune voie de chemins de fer

Plan de Morges par Charles Redard,  commissaire arpenteur, en 1864

1864