Repérage
Photographie d'atelier d'une famille vers 1884 par F.O. Welti

Photographie d'atelier d'une famille vers 1884 par F.O. Welti

Frédéric Oswald Welti Lausanne
collection Valentine Jaques-Chollet

J'ai trouvé dans la collection de la famille Chollet de Moudon cette photographie, un portrait d'une famille inconnue, réalisée dans l'atelier Frédéric Oswald Welti (1843-1932) à Lausanne et datée au dos du 3 novembre 1884. Welti avait alors son atelier à la rue du Midi, de 1875 à 1890.

Philippe Chappuis
Carton photographique O.Welti Lausanne
3 novembre 1884
Carton photographique O.Welti Lausanne

Ce type d'image est caractéristique de la photographie d'atelier commerciale dans la seconde moitié du XIXe s., correspondant à la démocratisation de l'image de soi qui a abouti aux cartes de visite.

Cette grande photographie de 100X140mm est collée sur un carton, ce n'est donc pas une carte de visite, elle correspond à une demande au photographe professionnel et à tout le savoir faire qui faisait sa réputation, de réaliser, pour eux, le meilleur portrait possible qui témoignerait du niveau social aisé et de la réussite auxquels ils étaient parvenus. Ils se sont habillés en conséquence. L'attitude des personnages est bien sûr fonction du temps de pose encore long, mais ces postures étaient une façon conventionnelle de marquer le rang social. En plus, le photographe cherche à faire ressortir les qualités du sujet par une mise en scène des personnages dans un décor, des meubles, des rideaux ou une toile de fond qui théâtralisent et encadrent l’ensemble, des éléments architectoniques comme des colonnes qui structurent l’espace. En plus ici la mise en scène est surprenante et inhabituelle, le personnage masculin tenant un écheveau de laine avec lequel une de ses filles forme une pelote, la vieille dame est en train de réaliser un travail de couture. Est-ce une indication de leur activité professionnelle, de mercerie par exemple, que la famille a souhaité ajouter à leur représentation ?

L'image de l'écheveau m'a renvoyé à mon enfance, j'ai le souvenir que notre mère nous demandait de tenir l'écheveau de laine pour qu'elle puisse en faire des pelotes, et je garde en mémoire le mouvement alternatif des mains qui l'une après l'autre s'abaissaient pour que le fil glisse sur le bord de la main et ceci permettait d'aller de plus en plus vite, pour notre plus grand plaisir de jouer !

gazette.tricotin.com/2014-09-0...

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