La vie et l'œuvre de l'artiste genevois Maurice André Kaspar présentées aux Britanniques
La vie et l'œuvre de l'artiste genevois Maurice André Kaspar présentées aux Britanniques
Maurice André Kaspar était un architecte-hygiéniste de la ville de Genève. A ses heures perdues, il peignait et avait choisi essentiellement de le faire sous forme d'aquarelles. On reconnaît à ses choix de thèmes et de lieux, son talent d’architecte. Il a peint entre le début des années 1900 et 1946 plus de 300 aquarelles originales. A Londres, un événement a été célébrée le 12 juillet pour saluer le talent de cet aquarelliste si peu connu. Une exposition a en effet permis de découvrir 200 de ces tableaux, jamais exposées au Royaume-Uni. L'exposition a eu lieu à la Bankside Gallery, l'un des lieux d'exposition de la Royal Watercolour Society.
Le petit-fils de Maurice André Kaspar, René Dee, a sillonné le monde entier pour retrouver ces aquarelles éparpillées. Il a aussi rassemblé une série de dessins d'architecture qui complètent merveilleusement un corpus d'œuvres d'une originalité rare. Une soixantaine de personnes venues principalement d'Europe était réunie le 12 juillet 2022 à Londres pour le vernissage de cette exposition. Reportage.
La sœur de René, Carole Mehta, installée à New York, a beaucoup aidé à reconstituer cette collection de tableaux de Maurice André Kaspar. Lors de la soirée d’inauguration de l'expo à quelques mètres de la Tamise, Carole a rendu un vibrant hommage à son frère en disant sous forme de poème que René avait "recapturé la vie de son grand-père à travers son art et offert une nouvelle appréciation de qui il était." Elle a aussi souligné le fait qu'il s'agissait de retourner aux années de vie, d’étude, de travail et de peinture de Maurice."
En effet, dans cette exposition, on sent bien l'intention de l'artiste de proposer une vision alternative à son amour du bâti, de son environnement urbain ou campagnard. L'exposition londonien permet aux visiteurs de découvrir un artiste accompli se révélant à travers son art. Carole a enfin évoqué dans son poème le fait que René avait renouvelé son engagement à révéler et diffuser ce qu’était cet artiste à travers son art. René Dee a aussi tenté de faire reconnaitre le patrimoine artistique de son grand-père en amenant son formidable et impressionnante œuvre au monde. On peut dire que c'est réussi.
La diplomatie suisse en Grande-Bretagne, l'association New Helvetic Society et le monde univesitaire ne s'y sont pas trompés. Ils ont répondu à l'invitation de René Dee à participer à ce vernissage, on citera tout d'abord les noms de la marraine de l'exposition Leïla El Wakil, Professeure associée à l'Université de Genève, historienne de l'art et architecte ainsi que Chantal Moser, suppléante du Chef de mission à l'Ambassade de Suisse au Royaume-Uni puis Camilla Ghislanzoni de la New Helvetic Society qui ont accepté de me parler pour ce reportage.
René Dee a aussi révélé la personnalité multi-facette de cet architecte à travers ses peintures, les lieux et les styles représentés. La famille de René et de Carole a souhaité se souvenir de ce grand-père comme un talentueux artiste vivant et doté de principes. La quête de René s'est déroulée dans la famille étendue car leur neveu, l'historien de l'art genevois Alexandre Kaspar a lui aussi participé aux recherches sur l'héritage artistique de Maurice à Genève et Carouge.
Ainsi, sur une période de 30 ans, à partir de 1914, Maurice a peint des scènes emblématiques de la Vieille Ville de Genève, où il est né (Grand Rue 16 voir la photo de René devant l'immeuble plus haut), a grandi, a été scolarisé et a travaillé. Il a aussi peint les rues et places de la ville sarde de Carouge, où il a ensuite vécu et élevé sa propre famille. Enfin, il a peint de nombreux autres petits villages et villes en Suisse (du Château de Chillon à la Ville de Bâle où René est né) ainsi que des tableaux peints en France et en Italie.
Maurice était architecte de profession et travaillait pour le Conseil d'État de Genève. Il s'intéressait particulièrement aux caractéristiques architecturales complexes et souvent magnifiques des nombreuses fermes, manoirs, châteaux et églises traditionnels de la Suisse rurale et de la France de l'époque. Nombre de ses tableaux sont d'importants documents historiques, mais aucun ne l'est plus que ceux qu'il a peints dans les années 1920 et qui constituent aujourd'hui un témoignage pictural du quartier genevois de Saint-Gervais, le long du Rhône.
St Gervais a été démoli au début des années 1930. En 1937, Maurice devient l'un des 13 membres fondateurs de ce qui deviendra une importante société d'artistes pluridisciplinaires appelée « La Palette Carougeoise », qui existe toujours et qui est une institution pour les arts à Carouge.
Pour consulter le catalogue de l'exposition, cliquez ici.
Belles aquarelles!!!