Le docteur Masson

Quand vous rencontriez le Dr Masson, ce n’est pas sa sympathie que vous remarquiez d’abord, mais un défaut qui l’a beaucoup gêné sa vie durant : le bégaiement. Il était connu loin à la ronde pour cette particularité qui devenait assez vite habituelle et qui s’effaçait vite devant la gentillesse du personnage.

Mais qui aurait dit qu’il adorait le tir au pistolet ? Pour un homme aussi pacifique, c’était chose étrange. C’est Roland Benoit de Premier qui m’en a parlé, puisqu’il faisait partie du comité du tir au pistolet de Romainmôtier avec Jacques Benoit de Croy et Charly Monnier d’Arnex.

A l’époque (… - …), le stand se trouvait à Champbaillard à côté de la cantine existante. Il avait été aménagé avec pratiquement aucun financement, puisque le stand lui-même avait été bâti par les gens du coin et que la fosse avait été aménagée avec la complicité de Pierre-Davy Candaux qui avait joué de son influence afin d’amener des engins de l’armée pour les gros travaux de terrassement. Plus tard, la cabane du stand fut vendue au club de foot de Rances pour en faire leur buvette. Le stand a dû déménager à l’endroit actuel pour cause de pollution sonore (comme celui actuel d’ailleurs).

A l’époque, il y avait trois tirs officiels par année à Romainmôtier. Mais Roland et Edgar Masson ne négligeaient pas les concours extérieurs en allant jusqu’en Suisse allemande pour concourir.

Pour en revenir au Dr Masson, il est mort à 72 ans en fin 1985 d’une bronchopneumonie semble-t-il.

Il laissera le souvenir d’un homme humain aux couleurs socialistes qu’il a honorées en établissant ses factures à « la tête du client », plus précisément en en oubliant certaines quand il savait que la famille était dans le besoin ou en allégeant d'autres.

Pour ma part, je me souviens d’être allé à ses consultations de l’après-midi. Malheur à celui qui n’arrivait pas en avance avant 13 heures un après-midi d’affluence : il était bon pour passer vers 15 heures avec de la chance. J’arrivais de préférence vers 12h30 et n’étais pas le premier.

J’ai eu la chance de le prendre en photo peu avant sa mort.