Repérage
Dr René Burnand au Sanatorium populaire de Leysin vers 1920

Dr René Burnand au Sanatorium populaire de Leysin vers 1920

1920
auteur inconnu
Album du Sanatorium Populaire Leysin ACV

René Burnand (1882-1960) était l'oncle de ma mère Eveline et le frère de Franz, son père. Enfant, nous ne l'avons pas ou peu connu, et ce n'est que plus tard, par mes études de médecine, que je l'ai placé dans l'histoire de ma famille, mais aussi de celle de la médecine comme un personnage important car, au temps héroïque des sanatoriums, il s'est battu avec beaucoup d'énergie et d'engagement humain contre la tuberculose au traitement presque impossible avant l'arrivée des antibiotiques en 1947. René n'a pas choisi la médecine par vocation scientifique, il se sait polyvalent, aime écrire, la peinture, il dit l'influence qu'exerça sur son choix l'exemple du médecin de la famille et cousin Edouard de Cérenville 1843-1915 qui fut l'un des créateurs de la station climatique de Leysin (1888 avec Louis Secrétan et Ami Chessex) et l'un des fondateurs de la Ligue vaudoise contre la tuberculose en 1906.

museris.lausanne.ch/SGCM/GetIm...

Edouard de Cérenville en 1914 par Francis de Jongh (Musée historique de Lausanne)

René Burnand dit de son parcours médical qu'il l'a fait "chemin faisant", animé par une grande acuité d'observation. Il fut un homme de terrain, ce que l'on appelle un clinicien, privilégiant, comme outil diagnostique, l'observation de son patient. Parlant de son métier, il juge qu'il a beaucoup bénéficié de son intérêt passionné, de sa curiosité avide pour les êtres et les choses et d'un besoin constant de porter un regard très large sur ses malades pour le diagnostic le plus juste.

J'ai eu le grand plaisir de trouver aux archives cantonales vaudoises un album (où se trouvait cette image souriante de René Burnand) relatant l'histoire du Sanatorium Populaire de Leysin qu'il dirigea de 1911 à 1926. Cet album est un témoignage très touchant de l'humanité avec laquelle il a pratiqué la médecine de sanatorium, transformant cette microsociété confrontée à des règles très contraignantes et à l'omniprésence de la mort, en une un communauté presque familiale et chaleureuse, une période particulièrement heureuse de sa vie.

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  • Martine Desarzens

    Magnifique destin, Victor ayant attrapé la tuberculose en 1938, notre scolarité et notre enfance a été marquée par cette maladie considérée comme celle des pauvres et des gens peu éduqués....véridique...souvenirs lors des visites de l'infirmière scolaire...les 4 enfants Desarzens étaient classés comme des enfants a surveiller.....les remarques des infirmières scolaires étaient humiliantes....Mais nos enseignants étaient merveilleux avec nous.... notrehistoire.ch/entries/P3p8D...

  • Renata Roveretto

    Le portrait fait du Docteur René Burnand, malheureusement pour nous par un Inconnu, est aussi impressionnant que le parcours de vie de ce personnage au très beau sourire !

  • Cédric Rossier

    La soeur de mon grand-père, Jeanne Dutoit, a travaillé à Leysin au sanatorium avec René Burnand. Elle sera la marraine d'un de ses fils. Je possède un album photos avec plusieurs clichés de leur vie à Leysin, si cela peut vous intéresser....

    • Philippe Chappuis

      Quel plaisir de vous lire et de pouvoir ainsi ajouter une pièce au puzzle que j'essaye de reconstituer autour de l'histoire de cet aïeul que je découvre avec plaisir... Naturellement que cet album m'intéresse, dites -moi comment procéder ! Et Jeanne Dutoit,est-ce bien le deuxième fille debout sur la photo "lSix enfants modèles, notrehistoire.imgix.net/photos... quelle fonction avait -elle au Sanatorium ?

    • Cédric Rossier

      Oui tout à fait, c'est elle! Je ne sais pas exactement la fonction qu'elle avait. Elle est institutrice de formation, mais l'une de ses soeurs cadettes est tuberculeuse, et a fait des séjours à Leysin. Sa famille était en liens avec la famille de l'épouse de René Burnand, d'où la connexion qui l'a fait travailler pour lui. Elle s'occupe des malades comme infirmière j'imagine. Sa jeune soeur décède en 1929 et ensuite elle recommence une formation à l'école d'infirmières de Fribourg. Elle ouvrira ensuite un préventorium à Longirod dans les années 30. Femme libérée, elle quitte la Suisse pour la Côte d'Azur où elle s'établit avec la fille d'Ernest Ansermet, elles ouvrent une pension je crois, et ensuite elle cultive les roses pour les parfumeurs à Grasse. Elle se marie à plus de 50 ans et partira finalement vivre en Israël après la fondation du pays et s'établit dans un kibboutz. Rentrée en France après la Guerre des Six Jours, elle meurt à Paris en 1972. Une vie hors du commun pour une petite veveysanne :) Je vais aller prendre en photos les photos de cet album qui peuvent vous intéresser, mais je ne l'ai pas sous la main.

    • Cédric Rossier

      Peut-être qu'en fait, elle arriva à la Clairière comme institutrice des enfants de René!

    • Philippe Chappuis

      C'est chose possible et qui expliquerait la familiarité qui semble les lier, je n'ai pas le souvenir que son nom soit cité dans Mes vingt-cinq Albums, Récit d'une vie de René Burnand et que faisait-elle chez le Dr Sillig ?