L’homoeopathie
A l'usage des ascensionnistes
L'Alpenpost, rédigé avec beaucoup de soin par Walter Senn, recommandait, il n'y a pas longtemps, les pharmacies de poche allopathiques, à l'usage des clubistes alpins, et toutes sortes de remèdes allopathiques pour les maux de pieds. Nous ne contestons nullement l'efficacité de ces procédés. Cependant, les ascensionnistes ne devraient point dédaigner les remèdes homoeopathiques plus simples, plus agréables et plus propres, dont le soussigné a appris à connaître l'efficacité sur lui-même et sur d'autres, dans des voyages à pied en plaine ou sur la montagne.
Contre les lésions aux pieds de toute espèce, un soporifique incomparable est l'arnica montana, ou fleur de saint-Jean, un enfant de la montagne. La teinture d'arnica délayée dans dix parties d'eau dont on lave matin et soir les pieds blessés ou fatigués, maintient toute la machine en une solidité parfaite. Cette teinture ainsi délayée ou même immédiatement appliquée, se recommande également pour les foulures.
Contre la fatigue. Trois gouttes de cette teinture versée dans un verre d'eau et avalées, produisent un effet immédiat. Toute fatigue disparaît ; le corps et l'esprit sont rafraîchis. Mais il ne faut que cette dose, et l'on ne doit pas l'employer trop souvent, jamais unie à des boissons spiritueuses ou a du café. Cette teinture doit aussi être préparée avec des plantes fraîches.
Contre la soif. On a souvent, surtout dans les montagnes calcaires, à cheminer de longues heures dans des localités sans sources, et les provisions sont épuisées. L'homme est facilement altéré, surtout l'ascensionniste et le clubiste, et au haut et au loin, pas une auberge. L'homoeopathie encore nous offre alors une ancre de salut : c'est le sel de cuisine. Quôn en porte avec soi une petite provision et qu'on s'en mette deux ou trois grains sur la langue (non pas une poignée). La soif disparaît. Ces faits confirment d'une manière claire et nette la loi de l'homoeopathie et sont irréfragables ; car l'arnica montana blesse quand on l'emploie à forte dose et non affaiblie, et le sel de cuisine, en grande quantité, produit la soif comme chacun sait.
Fritz Roediger.
(Extrait de l'Alpenpost.)
© L'Echo des Alpes, publication des Sections Romandes du Club Alpin Suisse -1874 - No 2
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