Accident de tram au Valentin à Lausanne le 27.10.1913
Accident de tram au Valentin à Lausanne le 27.10.1913
A l'âge de 10 ans, ma mère, qui habitait au bas de la rue du Valentin, a entendu vers minuit un fracas épouvantable lorsque le dernier tram de la ligne s'est écrasé contre une maison. Ce tram, en provenance de l'arrêt du plateau de la Pontaise, a dévalé la partie pentue de la rue du Valentin suite à un problème de freins. A l'intersection du Valentin et de l'avenue Vinet, il est sorti des voies à la tangente en raison de sa grande vitesse dans une courbe à gauche, direction Riponne. Dans sa lancée, il a traversé le portail d'une cour en cassant une partie du mur pour s'écraser finalement contre une maison, comme la photo le montre bien. Le conducteur n'a été que blessé et deux usagers tués. Il y eut quelques blessés, mais à cette heure tardive, il n'y avait pas beaucoup de monde dans la voiture.
Journal de Genève du 29 octobre 1913 : «Grave accident à Lausanne - Deux morts, trois blessés - Lundi à minuit, le dernier tram descendant de la Pontaise a patiné sur les rails rendus glissants et gras par l'humidité. La voiture est descendue à grande vitesse la rampe du Valentin. Au contour qui se trouvait au bas de la pente elle dérailla, renversa le portail de l'immeuble portant le n° 25 de la rue du Valentin, pénétra dans la cour et vint s'écraser contre le mur de l'immeuble. Six personnes se trouvaient dans la voiture. Le conducteur, Louis Rossy, est resté jusqu'au bout à son poste, en s'efforçant de maîtriser la voiture. Il s'en tire avec des blessures sans gravité. L'agent de police Charles Wehrly, âgé de 25 ans, marié, qui se trouvait à côté de lui sur la plateforme avant, a été tué sur le coup. Il a été littéralement coupé en deux. Dans l'intérieur de la voiture se trouvaient MM. Célestin Barrozzotti (Italie), cuisinier au restaurant du Croton, qui a été tué sur le coup, Alphonse Équey, boulanger, et Babaine, étudiant arménien, qui ont été l'un et l'autre grièvement blessés. Ils ont été transportés à l'hôpital, où l'on ne peut encore se prononcer sur la gravité de leur état, que l'on ne considère cependant pas comme désespéré.»