De gare en gare dans la vallée de Conches

De gare en gare dans la vallée de Conches

22 juin 2017
Marie-José Wiedmer

Gare de Reckingen sur la ligne Matterhorn Gotthard Bahn

A l’instar d’autres régions du monde, la prospérité de la vallée de Conches et son éclat culturel s’amplifient à mesure que les gens peuvent échanger et les biens circuler. Tout commence par un sentier au-dessus des cols et le long du Rhône, qui au fil des siècles prend le visage d’un chemin puis d’une route carrossable doublée d’une voie de chemin de fer.

Les premières indications affirment que des chasseurs s’aventurent dans la région alpine il y a environ 12'000 ans. Puis 8’000 ans plus tard, les glaciers avancent à nouveau et brouillent leurs traces. Les montagnes, beaucoup plus élevées qu’aujourd’hui, sont densément boisées. Lentement les hommes s’y installent durablement toute l’année. Vers l’an 1000, habitants et autorités locales découvrent l’utilité et les avantages lucratifs du trafic des cols. Ils organisent le transport des passagers et des marchandises, sécurisent les voies dangereuses, fournissent du bétail, assurent le transbordement et prélèvent les péages des routes et des ponts.

L’accord de 1397 donne un élan important aux relations commerciales à travers les cols du Simplon, de la Furka et du Gries. La route du Sbrinz devient une voie de portage séculaire entre la partie orientale de l’Oberland bernois et le nord de l’Italie.

Pendant des siècles, des porteurs de toutes les vallées effectuent le transport des marchandises et des messages. Souvent accompagnés de mules, dont la charge varie de 100 à 150 kg, ils procurent à la vallée de Conches une grande période de prospérité économique, ralentissant l’émigration menaçante. Jusqu’à 200 bêtes de somme par jour traversent les villages.

Avec la construction des routes des cols du Simplon (1805), du Gotthard (1830) puis de la Furka franchi par la première diligence en 1867, la grande époque de négoce de la route du Sbrinz s’essouffle.

La fin de cette transhumance commerciale survient lorsque le chemin de fer commence à emprunter, en 1882, le tunnel du Gothard.

Peu avant, la vallée de Conches se dote d’une nouvelle route carrossable qui permet à la poste à chevaux de rallier dès 1865 Brigue à Oberwald en six heures. Mais le 31 mai 1915, la dernière diligence composée de cinq chevaux traverse les villages conchois pour une ultime fois cédant la place aux cars postaux et au train de la Furka, qui reprend quotidiennement le service de poste et de voyage avec deux trains dans chaque sens.

Les travaux du chemin de fer Furka-Oberalp (FO) débutent en 1911 et l’inauguration du tronçon Brigue-Gletsch a lieu en 1914, alors que la ligne jusqu’à Disentis n’est terminée qu’en 1926. En 1941 le charbon fait défaut et toute la voie est électrifiée. Le percement en 1982 du tunnel de base sous la Furka sonne la fin de la voie sommitale et offre le passage des trains toute l’année ainsi que celui du transport des véhicules automobiles.

Les compagnies Furka-Oberalp (FO) et Brigue-Viège-Zermatt (BVZ) fusionnent en 2003 sous le nom de Matterhorn Gotthard Bahn (MGB).

Depuis 1992, la ligne par le col de la Furka renaît de ses cendres étape par étape, grâce au travail acharné de centaines de bénévoles de la compagnie Dampfbahn Furka Bergstrecke (DFB). A la mi-août 2010 de nombreux trains à vapeur touristiques reprennent du service entre Oberwald et Realp.

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