"Le pneumothorax guérit la phtysie" (Carlo Forlanini)

"Le pneumothorax guérit la phtysie" (Carlo Forlanini)

1912
auteur inconnu
collection Burnand

Le Dr Burnand est en train de pratiquer un pneumothorax thérapeutique au Sanatoriun populaire de Leysin. Dans son livre "Mes vingt-cinq albums" (1956), il se souvient :

En 1911 je fus nommé médecin-directeur du Sanatorium populaire. Au moment où j'assumai cette responsabilité, la thérapeutique de la tuberculose commençait de bénéficier de deux innovations qui marquèrent une étape décisive: la vulgarisation de la radiologie et la découverte du pneumothorax par le modeste professeur de l'Université de Pavie, Carlo Forlanini, un des plus grands noms de la médecine. L'avènement de ces deux innovations-des torrents de lumière venant au secours de notre ignorance, des torrents d'espoir au secours de nos impuissances- nous bouleversa. Jamais l'impression d'une telle libération n'a dû soulager la conscience des médecins au cours d'une histoire séculaire d'efforts et de recherches ardentes. Sillig, Roulet, Jaquerod , Dieudonné et moi, nous nous mîmes à créer des pneumothorax. C'est miracle que nous n'ayons pas envoyé dans l'autre monde une foule de malades, car nous n'avions aucune expérience des risques de l'opération. Nous nous attaquions de préférence aux plus graves, à ces terribles "phtysies galopantes" qui décimaient naguère la jeunesse. On voyait tomber en 3 jours des fièvres qui minaient à grand feu depuis des semaines leurs victimes émaciées, livides, transpirantes... Oui, le titre de l'audacieux article de Forlanini se vérifiait à nos yeux de façon éclatante.

Restait à convaincre l'opinion. Les médecins de la "plaine" eurent grand'peine à ajouter foi aux essais de ces modestes praticiens ./.../ Un jour vint où j'embarquai dans un car (ou en chemin de fer) une dizaine de malades pour les faire défiler dans la salle Tissot devant les membres de la Société vaudoise de médecine, avec leur tracé de température. Ce lot de gaillards halés aux joues rebondies contribua grandement à faire rentrer quelques sourires sarcastiques..."

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