Tunnel du Simplon 1921-2021 Un deuxième tube centenaire dans la discrétion.

Charly Arbellay
Charly Arbellay

Tunnel du Simplon

1921-2021 – Un deuxième tube centenaire dans la discrétion.

Le percement du deuxième tube du tunnel du Simplon commencé en 1912, s’est achevé le 4 décembre 1921, jour de Sainte Barbe, patronne des mineurs et des artilleurs. Cent ans déjà ! Coïncidence : le mercredi 29 septembre 2021 à Göschenen et à Airolo, on a donné les premiers coups de mine du deuxième tube du tunnel routier du Gothard.

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  • Les deux tubes en 2021. collection : Charly Arbellay

Le rêve d’Adrien de Lavalette

Le Nouvelliste valaisan du 12 janvier 1922 relate que « La collaudation (note : éloges, louanges) de la nouvelle ligne à travers le deuxième tunnel du Simplon a eu lieu le 5 janvier 1922, en présence des représentants des CFF et des chemins de fer italiens ». La mise en service a eu lieu le samedi 7 janvier 1922. Le journal valaisan relève encore que « l’ouverture de cette ligne, qui marque la réalisation complète de l’idée lancée en 1853 par le comte Adrien de Lavalette, fondateur de la Ligne d’Italie par le Simplon, est l’œuvre des ingénieurs Clo, Venetz Lommel, Vauthier, de Stockalper, Meyer et tant d’autres et des milliers d’ouvriers dont certains ont perdu la vie ». L’ouverture de cette nouvelle ligne « s’est faite sans bruit, sans décors criards et sans vains discours. Tout s’est passé inaperçu du public et des voyageurs », précise le journal valaisan.

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  • Photo colorisée des ouvriers et leur perforatrice. Collection arbellay

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  • Cette photo des ouvriers est probablement antérieure au deuxième tube. Ici le jour de la Sainte-Barbe (Barbara, pour les Hauts-Valaisans). Des médias parlaient alors de « tunnel de la fourmilière». Collection Arbellay.

Nouvelles technologies

Le percement du deuxième tube, long de 19’825 km, dont 9’072 mètres sur sol suisse et 10'752 sur territoire italien a été, certes plus facile, tirant profit des expériences du premier tunnel. Ainsi, la chaleur de + 56 degrés, a pu être abaissée dans le tunnel grâce aux puissants ventilateurs d’évacuation de l'air. Les nouvelles perforatrices rotatives hydrauliques et les explosifs de meilleure qualité y ont contribué.

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  • Deux hommes transportaient la dynamite sur une draisine à bras spéciale surbaissée. Photo Revue Chantier 2006.

Au niveau technique, on a fait usage du gunitage qui est un procédé d’injection de ciment liquide à l’aide d’air comprimé afin d’aveugler les fissures et les parties crevassées.

Entrée en guerre

La plus grande difficulté de ce deuxième percement s’est cristallisée au niveau de la main-d’œuvre. La première guerre mondiale éclatait en août 1914. Elle provoqua la mobilisation générale en Suisse, puis en 1915 celle de l’Italie. Ces événements ont provoqué un ralentissement du programme des travaux, faute d’ouvriers. Cette pénurie dura jusqu’à la fin mars 1917.

  • Photo tirée d’un album de famille. « Le dimanche on allait voir les tunnels à Brigue. C’était une attraction ». inédit, photo privée.

Le 4 décembre 1921, on procédait enfin à la pose de l’ultime clé de voûte sur le portail nord, juste au-dessous des quatre chiffes 1.9.2.1.

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  • Brigue - Tunnel Simplon - deuxième tube 1921 B, Photo tirée d’un album de famille. « Le dimanche on allait voir les tunnels à Brigue. C’était une attraction ». inédit, photo privée.

Bibliographie

  • Nouvelliste valaisan du 12 janvier 1922.
  • La Gazette du Valais du 6 juillet 1922.
  • L’épopée des cols alpins, Fernand Gigon, Editions Mondo SA, Lausanne. 1979.
  • Das Oberwallis im Bild 1850-1919-1945, Ludwig Imesch, Rotten Verlag, Visp.

Photo d'illustration :

Vue générale des portiques nord du tunnel du Simplon. A gauche celui de 1906, à droite celui de 1921. Photo prise en 2014 depuis la route de Birgisch. arbellay

Voir aussi :

au sujet de l'inauguration du tunnel en 1909 :

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  • Pierre Jeannerat

    J'ai découvert la forte courbure des voies à la sortie du tunnel grâce à la vue aérienne. C'est impressionnant. Bravo pour ce reportage.

    • Charly-G. Arbellay

      M. Jeannerat, le fort téléobjectif écrase un peu la courbure des voies. Sur place on ne remarque que très peu cette courbure construite selon les règles de l'art ferroviaire. Votre observation est très intéressante.