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En route pour Grimentz !

En route pour Grimentz !

Edition Art. Perrochet - Matile. Lausanne ; collection Pm Epiney
Pierre-Marie Epiney

Sur la route un quintette de jeunes (?) en route pour Grimentz. Se sont-ils rendu à Vissoie pour assister à la grand-messe ? A l'arrière Saint-Jean. La route divise le village en deux : Saint-Jean d'en haut et Saint-Jean d'en bas. Les jeunes filles arborent le traditionnel costume de la vallée, quant aux garçons, ils semblent aussi endimanchés.

A regarder de plus près, ce n'est pas l'inévitable gros missel des dimanches que portent ces dames... L'œil attentif de Charly Arbellay y devine un châle plié en quatre ou un tablier façon serveuse de bistrot.. Ma maman, Irène Epiney, y voit plutôt des pains dans les bras des dames de gauche.

Une autre hypothèse ? Je suis preneur.

Détail de l'image :

notrehistoire.imgix.net/photos...

Date estimée : 1920-1930

Charly Arbellay me signale que cette image a aussi été choisie par Henri Marin dans sa plaquette intitulée "le Val d'Anniviers à la belle époque". Ce grand connaisseur de la région commente ainsi ce document :

"Il faut découvrir Saint-Jean et en oublier sa modestie.

Le village offre le plus bel échantillon d'architecture montagnarde. Sa chapelle monumentale [à droite de l'image], érigée en 1680. devait revêtir un jour la fonction de paroissiale selon l'espoir de son fondateur.

Deux siècles et plus ont passé; Saint-Jean assiste toujours aux offices à Vissoie. Sur la route que le gazon assaille une famille marche de front et regagne Grimentz: c'est dimanche, le patois honore le costume. Absent à la ronde, l'homme se repose , et la circulation aussi."

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  • Michel Savioz

    Une autre version notrehistoire.ch/entries/Gq2Ya... Je pense que Paul-André Florey pourra nous en dire plus sur ce document ...?

  • Michel Savioz
  • Paul-André Florey

    Si la chapelle est à droite et la vue vers le nord il doit s'agir de la route allant de St-Jean à Grimentz.

  • Charly-G. Arbellay

    L’observation de Paul-André Florey est judicieuse. Permettez-moi de rebondir sur l’histoire de cette chaussée. La première demande pour la construction d’une route Vissoie-St-Jean a été adressée à l’Etat du Valais en 1873, lettre qui est demeurée sans réponse… ! Il faut attendre 1894 pour voir les citoyens des deux communes retrousser les manches et construire à eux seuls la route sous la forme de corvées familiales. Ce système a pris du temps. Beaucoup de temps ! Car ce n’est finalement qu’en 1909 qu’elle fut achevée, soit 15 ans plus tard. Pour éviter ce piteux précédent, la route St-Jean-Grimentz commença en 1902 (alors que celle de St-Jean n’était pas totalement achevée). Les travaux furent confiés à l’entreprise Félix Donazzola de La Souste. L’entrepreneur expérimenté acheva la route en 1904, soit deux après l’avoir commencée. Elle coûta 112.500 francs de l’époque. Il faut attendre 1953 pour qu’elle soit enfin corrigée, goudronnée et l’addition de 550 000 francs répartie en deux tiers pour les Forces motrices de la Gougra et un tiers réparti entre l’Etat du Valais et la commune de Grimentz. Sources : Anniviers – Les chemins de l’année – Œuvre collective d’ Elie Zwissig, Hilaire Epiney, Abbé E. Epiney, Luc Genoud, G. Bovier, P. Parvex. Imprimerie E.& W. Schoechli, Sierre 1956.

Pierre-Marie Epiney
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24 décembre 2022
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