j'ai un lointain souvenir des Oisillons, plutôt du chemin des Oisillons, dans les hauts de Morges, par où je devais passer à vélo en rentrant chez moi, en venant de Marcelin, où j'accompagnais un copain, Pierre-André Richard, dont le père travaillait à l'Ecole d'Agriculture. J'ai retrouvé le nom des Oisillons avec Marie Guébhard -Forel qui a habité au Château de Coinsins.

Cette carte postale (Arts Graphiques A. Leyvraz S.A. Montreux) postée en 1920 par une pensionnaire des Oisillons et envoyée à sa famille à Vallorbe, me touche par l'expression de certains enfants... Pas facile de comprendre cette séparation protectrice d'un parent contagieux ! Après une bonne séance de gymnastique et d'exercices respiratoires, repas dans le jardin devant la maison, les enfants sont bien soignés, on surveillait avec fierté l'évolution du tour de thorax et le poids..

Emma Monneron-Tissot (1849-1918) a pris une part active dans la lutte contre la tuberculose, préparant celle poursuivie par Charlotte Olivier 1864-1945.

Charlotte Olivier

20 mai 2013

dossier de Anne-Marie Martin-Zürcher

Parmi les nombreuses contributions de cette femme d'exception que fut Emma Monneron-Tissot , la création, en 1908 du préventorium Les Oisillons, fondé avec l'aide financière des Dames de la Croix-Rouge; on parle alors d'un aérium (Lufttherapie) qui accueille des enfants et adolescents séparés de leurs parents tuberculeux et contagieux; on y trouve le porridge fortifiant et les chaises longues en plein air que Charlotte Olivier installera à Sauvabelin

Cure d'air de Sauvabelin

Cure d'air de Sauvabelin (1911) , document commenté par Sylvie Bazzanella

L'asile les Oisillons d'abord installé à la Rosiaz sur Lausanne fut déplacé à Morges en 1913, à la campagne de Bellevue grâce à la générosité de Marie Guébhard-Forel (1853-1937) qui en était la propriétaire. En 1947, l'oeuvre fut rattachée à la Ligue Vaudoise contre la Tuberculose (LVT). Puis les perspectives du traitement de la tuberculose changent diamétralement avec l'arrivée d'un traitement antibiotique efficace par injections de streptomycine grâce à Selman Walksman en 1942 et qui fut pour sa découverte lauréat du prix Nobel de physiologie ou médecine en 1952

"Les Oisillons" se sont transformés en Organisation romande pour la formation et l'intégration professionnelle. L'Orif (anciennement Oriph pour Office romand d’intégration professionnelle pour handicapés) naît en 1948. A l'époque, la réalisation d'une structure dont la mission était de permettre l'accès des personnes handicapées au monde du travail relevait de la nouveauté. Ce qui allait devenir un important organisme dispensant des prestations de réadaptation professionnelles en Suisse romande était présidé par le Dr Placide Nicod, directeur de l'Hospice orthopédique de la Suisse romande. Ce médecin Lausannois a donné les impulsions originelles qui ont fondé l'identité de l'Orif. Sa première structure, l’Orif de Morges, arrive en 1956