Le Nyon Saint-Cergue Morez, NStCM (celui d’avant 1985)

1 juin 1921
Morez
Le Patriote Morézien
Yannik Plomb

Description de la ligne

(Tirée du Patriote Morézien de juin 1921)

Partant de Nyon, au bord du lac Léman, à 400 mètres d'altitude, elle monte à travers les vergers et les vignes jusqu'à Trélex, passe sur le grand viaduc de Givrins, touche Genollier et de là, par de savants développements, atteint, avec la rampe maximum de 5%, le joli village du Muids, vrai nid de verdure, à 700 mètres d'altitude. Puis, reprenant son ascension, elle dessert Bassins, station d'arrivée et de départ des autobus du pied du Jura, passe dans un tunnel en hélice! et arrive subitement devant le panorama éblouissant de la gare d'Arzier, vrai belvédère, perché sur un éperon de verdure, qui domine à 900 mètres d'altitude la plaine, le Léman, et offre une vue merveilleuse sur la chaîne resplendissante des Alpes françaises du Mont-Blanc, des Alpes valaisannes, fribourgeoises, bernoises. De là, traversant la forêt, le viaduc des Allevays, la ligne arrive, en longeant les flancs du Jura à la grande paroi rocheuse de Crevaz- Tsevaux, dans laquelle elle se fraie un passage en corniche, surplombant par un à pic de 300 mètres le fond de la vallée, puis elle atteint la station transformatrice d'énergie électrique, qui alimente la ligne de contact, et enfin Saint- Cergue, 19 km 800 Saint-Cergue, point bien connu des touristes, rendez-vous de tous temps de ceux qui cherchent et le confort des bons hôtels et le calme et la sérénité de la nature. Saint-Cergue offre à ses hôtes la plus belle vue de la ligne, dominant de ses 1 100 mètres d'altitude toute la majesté de ce panorama unique, de Genève à Montreux, de Nyon au Mont-Blanc. Quittant Saint-Cergue la ligne reprend son ascension, passe un tunnel et dominant la route de France, atteint les pâturages de la Givrine, où paissent de superbes troupeaux, dont les cloches si gaies animent la solitude des sommets. Paysage sauvage et grandiose s'il en fût, que des sommets rocheux, entourés de noirs sapins, où, semé comme une tache grise, apparaît le toit argenté d'un chalet de bergers. Le point culminant de la ligne est à 1 300 mètres entre la Givrine et la station frontière de La Cure. Là, deux bâtiments, l'un sur France, l'autre sur Suisse, rappellent aux voyageurs qu'il n'est si beau pays sans frontières, et que la douane veille, le commissaire aussi, et qu'il faut présenter patte blanche pour passer de l'un à l'autre côté de la frontière. Hâtons-nous d'ajouter que ces formalités sont extrêmement simples et que quelques minutes suffisent.
Puis la ligne traverse le haut plateau du fort des Rousses, altitude 1 100 mètres avec ses fermes espacées et quelques champs cultivés, et atteint le village des Rousses, dont le petit lac bleu, enchâssé dans les pâturages, reflète en plus sombre le contour pittoresque et sévère du Noirmont. Des Rousses, la descente devient raide, la rampe s'accentue, elle atteint 6,5 % à certains endroits, et le train s'enfonce brusquement dans le tunnel de Sous les Barres, en longeant les flancs escarpés du Bief de la Chaille. L'aspect se modifie rapidement : voici les gorges de la Bienne, véritable paysage alpestre, avec son torrent impétueux puis le tunnel du Turu, enfin le pont de la Bienne, et la ville de Morez que la ligne traverse dans toute sa longueur (2 km), pour remonter l'autre extrémité à la gare P.-L-M., point de jonction pour la ligne de Paris.

Sources: Le Patriote Morézien juin 1921

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Yannik Plomb
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2 décembre 2012
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