L'entreprise de machines à tricoter Dubied fut fondée en 1867 par Henri-Edouard Dubied (1823-1878), descendant d'une famille de distillateurs d'absinthe à Couvet. Elle connaît un fort développement dans les premières décennies du XXe siècle. Malgré l'éclatement du premier conflit mondial, Pierre-Edouard Dubied (1887-1955), petit-fils du fondateur, fait agrandir l'usine, crée l'apprentissage et met en place un service d'aide sociale. Pendant une quarantaine d'années, il dirigera la maison familiale, modernisant et rationalisant la production.
En 1973, l'entreprise connaît un premier exercice déficitaire. Dans les années qui suivirent, le redressement de l'entreprise ne put être réalisé. La fameuse grève de 1976, historique à l'échelle nationale, dura près d'un mois et mobilisa quelque 600 employés qui protestaient contre un jugement du tribunal arbitral touchant à leurs acquis sociaux. À fin décembre 1987, Dubied n'employait plus que 750 collaborateurs à Couvet. La société fut dissoute en 1988.
Dubied fut l'une des entreprises neuchâteloises qui recoururent tôt et souvent au cinéma. Son patrimoine filmique comprend des films de production professionnelle et deux films qui furent probablement tournés par des employés. La première catégorie est riche : on y trouve une série de films publicitaires, probablement en animation (ils n'ont pas encore été retrouvés), un film technique et didactique, un long-métrage mêlant à l'historique de l'entreprise une présentation de ses activités, de ses produits et de sa politique sociale.
Références : Aude Joseph, Neuchâtel, un canton en images : Filmographie tome 1 (1900 - 1950), Hauterive, Gilles Attinger, 2008, pp. 57-59, 89-92 ; De Cristofano, Mariano, "Dubied, le passé tricoté", in L'Impartial, 28.5.1996, p. 17 ; RGT, "1976 : La grève Dubied " in L'Impartial, 17.10.2000, p. 32.
Illustration tirée du film Une belle industrie neuchâteloise (1929).
Le Fonds Chappuis à Photo Elysée
Suite à la donation du Fonds Pierre Auguste Chappuis (1888-1980) à la Fondation Plateforme 10 à Lausanne. notreHistoire.ch est allé à la rencontre de Photo Elysée pour mieux comprendre la politique d'acquisition de l'institution. La conservatrice Fanny Brülhart a répondu à nos questions.