Architecture de l'Ecole supérieure de jeunes filles de Morges avant 1903

Architecture de l'Ecole supérieure de jeunes filles de Morges avant 1903

2 avril 1900
Edouard Staub Morges
collection personnelle

J'ai déjà esquissé la genèse de l'Ecole supérieure de Morges dans le document sur Mlle Antoinette Pouzait, la 4ème directrice de 1865 à 1890.

Ce qui m'intéresse, c'est son architecture particulière.Il est utile de se rappeler que la nouvelle constitution vaudoise reconnaissant la liberté religieuse date de 1860, donnant le champ libre aux libristes de se loger dans une structure, à eux, et les représentant. Ils souhaitent une chapelle et des salles pour les réunions et pour le gymnase, et un appartement, ce qui sera réalisé en 2 temps, 1862 pour la Chapelle et l'école, et 1894 pour l' "Annexe" .

Dave Lüthi, historien de l'art, dans son livre sur les Chapelles de l'Eglise libre vaudoise, paru à la Bibliothèque historique vaudoise en 2000, analyse l'architecture de l'école dont ci-dessous l'élévation aquarellée par John-Henri Foretay conservé aux Archives cantonales Vaudoises

ACV CH-ACV-PP-516-2656

"Edifié en 1862, sur les plans de John-Henri Foretay (1825-1888) (le même architecte qui se chargeait de l'édification de l'église libre voisine), le bâtiment présente un étage sur rez-de-chaussée. La façade méridionale, ajourée de baies en plein-cintre , est caractérisée par un décor original de briques sur les arcs des fenêtres, les pilastres et les bandeaux. Les chapiteaux de terre cuite rappellent directement ceux qui ornaient la façade de la chapelle, aujourd'hui disparus. La disposition générale s'inspire vraisemblablement de la façade orientale du Palais des Etudes de l'Ecole des Beaux-Arts de Paris,

paris1900.lartnouveau.com/pari...

construit sur les plans de Félix Duban en 1832-39. Certes la façade parisienne possède un étage supplémentaire en attique; toutefois, la parenté entre le bâtiment de Dudan et celui de Foretay se remarque au rez-de-chaussée traité comme un socle, à la superposition des fenêtres en plein-cintre, au premier étage rythmé par des éléments porteurs (colonnes à Paris, pilastres à Morges) , dédoublés de part et d'autre de la travée d'entrée centrale, ainsi qu'aux deux médaillons entourant la porte. Seule l'utilisation de la brique par Foretay, qui crée une polychromie assez vive, contraste avec le modèle parisien, de teinte plutôt uniforme."

De son côté, l'historien de l'art, Paul Bisseger dans "La ville de Morges " Collection MAH donne ce commentaire sur la façade:

"L’emploi de briques se rencontre, à cette époque, plus souvent dans des dépendances de caractère rural ou utilitaire. Ici, la volonté de paraître est tout autre, et la juxtaposition des maté­riaux permet, sans ostentation et à peu de frais, d’intéressants jeux de formes et de couleurs."

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Philippe Chappuis
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4 février 2021
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