En 1916, le Dr Fritz Morin qui a fondé la Société de l'Asile à l'origine de l'édification du Sanatorium Populaire décida de faire aménager à proximité du sanatorium, au lieu-dit " La Clairière", un logis confortable avec galeries pour la famille du directeur médical. Les portraits des ancêtres sont présents, au mur, des photographies, peut-être de la maison du Seppey à Vulliens, un piano...

Mariés en décembre 1913, René et Rose viennent loger au Sanatorium. René écrit dans son album:

"Mais n'était-ce pas une trahison, protestera quelqu'un ou une témérité que d'installer une jeune femme dans la maison même où logeaient,où toussaient plus de cents malades ? Cette question s'était posée , lancinante, à mes beaux -parents. Elle fut résolue par l'intéressée elle-même, qui accepta cette cohabitation, s'installa avec moi au bout d'une table de malades et d'emblée vit là une mission conforme à son grand coeur.

Nos cinq enfants naquirent à Leysin, Nous y vécurent en famille treize années, qui furent des années de plénitude. Sans doute un homme n'a-t-il pas le droit de demander à la vie d'intérêts plus substantiels que ceux dont je bénéficiai à cette époque. J'eus à travailler en pleine pâte humaine, en pleine douleur, mais avec un constant effort de sauvetage. La vie à Leysin ne m'a jamais semblé monotone , ni mélancolique. J'y ai rencontré des coeurs , des âmes, des caractères. Pour employer un cliché expressif, le "Populaire" était vraiment une famille" (tiré de Mes vingt--cinq albums. Récit d'une vie (Lausanne, Perret-Gentil 1956)