Le Calais Interlaken dans la courbe de Villeneuve Saint-Georges, photo G. Curtet 1895

1895-1939 OBERLAND EXPRESS

" L'Arrivée de l'Express Calais-Interlaken : L'Épopée Dorée du Tourisme de Luxe en Oberland Bernois "

Première page d'un album édité1898

Le Voyage de Lord and Lady Ashtown à bord de L'Orient-Express : "Le roi des trains—Le train des rois"

Affiche publicitaire Frédéric Hugo d'Alesi, 1896

Le train de luxe Calais-Interlaken est composé, comme la fameuse Malle des Indes, la relation Calais-Modane-Turin-Bologne-Brindisi, est connue sous le nom de « Malle des Indes », d'une locomotive, d'une voiture-salon, d'une voiture-restaurant, de voitures-lits et d'un fourgon. C'est un plaisir de voir passer comme l'éclair ce train bihebdomadaire qui, en une nuit, franchit la distance séparant les flux et reflux de l'Océan des glaciers du centre de l'Europe.

Ashtown Lodge avant sa démolition Dessin de Sheelagh Duff.

Londres 1895

Le vent glacial de décembre soufflait sur les rives de la Tamise, enveloppant Londres d'une brume mystérieuse. À l'intérieur du somptueux salon de leur manoir, Lord Charles Ashtown, un homme de haute stature aux tempes grisonnantes, se tenait debout près de la cheminée, une lettre en main.

Lady Eleanor Ashtown, élégante et raffinée, leva les yeux de son ouvrage de broderie, intriguée par l'expression songeuse de son mari.

« Charles, qu'est-ce qui te préoccupe ? » demanda-t-elle d'une voix douce, mais empreinte de curiosité.

Lord Ashtown, sans répondre immédiatement, tendit la lettre à sa femme. Elle lut les mots écrits d'une main ferme et résolue : une invitation à bord du Calais-Interlaken, le nouveau train de luxe, pour une aventure à travers l'Europe en plein hiver. Le défi était séduisant, presque irrésistible, pour ce couple habitué aux péripéties et aux découvertes.

« Que dis-tu, Eleanor ? L'appel de l'aventure te tente-t-il ? » demanda-t-il enfin, un sourire en coin.

Lady Ashtown sourit en retour, ses yeux brillants de malice. « Comment pourrais-je refuser ? »

En janvier 1895, Lord et Lady Ashtown ont entrepris ce voyage mémorable à bord du train de luxe reliant Calais à Interlaken. Inspirés par les récits d'aventures de Conan Doyle, qui les avaient rendus célèbres, ils choisirent ce voyage non seulement pour sa destination pittoresque, mais aussi pour l'expérience unique que représentait le trajet à bord de ce train prestigieux, dont le trajet à destination d'Interlaken venait d'être inauguré.

South Eastern Railway Company (SER) à destination de Douvres

Le voyage commença à Londres, où ils prirent le train de la South Eastern Railway Company pour Douvres puis le paquebot L'Empress pour Calais un jeudi soir d'hiver.

L'Empress sortant du port, plaque lumière EHC,1895

Calais la gare maritime, CAB, éditeur de cartes de Seine-Maritime,1895.

Calais

Le Calais-Interlaken Express, véritable bijou d'ingénierie, ses wagons-salons illuminés offrant un contraste saisissant avec l'aube naissante. Lord et Lady Ashtown prirent place dans leur compartiment luxueux, décoré de boiseries fines et de velours richement brodé. Le confort et l'élégance de leur cabine étaient à la hauteur de leur rang.

Marqueterie ornant les voitures Pullman

Voiture restaurant, gare du musée de Maliebaan, à Utrecht.

Dans la voiture restaurant, V. Porcher Paris,1895

Le train s’élança au petit jour, traversant la campagne française à grande vitesse, tout en dégustant un gargantuesque repas à bord de la voiture restaurant avant une brève halte à Delle.

Menu du 4 janvier 1895

Huitres de Bournham, Curtle Soup, potage Reine, Truites saumonées à la Chambord, Selle de Chevreuil à la Duchesse, Poulardes Valois, Chauxfroid de Langouste à la Parisienne, Truffes au Champagne, Bécasses à la Monaco, Parfait de foie gras, Plombière Impératrice, Fruits, Dessert !

Et tout cela dans cet espace exigu

Profitant du confort de leur compartiment, ils s’imprégnèrent des paysages changeants tout en réfléchissant à leurs prochaines excursions.

Intérieur d'une voiture Pullman, albumine, photographe inconnu,1895

Intérieur d'une voiture Pullman, albumine, photographe inconnu,1895

Peut-être le sommet du Niederhorn ? Où le col du Brünig avec sa ligne de chemin de fer récemment mise en exploitation ?

Le voyage se poursuivit jusqu'à Bâle, où le train s'arrêta brièvement avant de reprendre sa route vers Berne. Là, les passagers purent apprécier les vues splendides sur les montagnes suisses.

Interlaken

Voiture lit à Interlaken photographe amateur inconnu,1895

Le personnel de la voiture restaurants à Interlaken photographe amateur inconnu,1895

Le personnel du train à Interlaken photographe amateur inconnu,1895

La gare d'Interlaken, édition Monopole, 1895

Beatenberg

Le lendemain matin, le train atteignit sa destination finale, Interlaken, nichée entre les lacs de Thoune et de Brienz, au cœur de l'Oberland bernois. Lord et Lady Ashtown, émerveillés par la beauté des Alpes suisses, décidèrent de prolonger leur séjour dans cette région réputée pour ses paysages à couper le souffle et ses activités de plein air. Ils se rendirent donc à Beatenberg, à l'hôtel Edelweiss.

Hôtel Edelweiss, St Beatenberg, propriété de Théophile Frischknecht, mon bisaïeul maternel,1895

Et ceci grâce au funiculaire inauguré en 1889 qui faisait passer du voyage en calèche de 3 heures à 16 minutes ! Les récits des autres voyageurs à bord du train et l’ambiance luxueuse du voyage ajoutèrent une dimension supplémentaire à leur expérience.

Funiculaire Beatenberg, Photoglob Zürich,1895

Calèches pour les hôtels à la gare de St Beatenberg, photographe inconnu,1895

Après avoir passé quelques semaines à explorer les montagnes et les glaciers, Lord et Lady Ashtown reprirent le train pour Londres. Le voyage de retour fut tout aussi agréable, bien que cette fois-ci il s’agissait d’un trajet en train et en bateau ordinaires. Néanmoins, l’expérience vécue à bord du train de luxe, ainsi que les souvenirs de l’Oberland bernois, resteront gravés dans leurs mémoires.

Une excursion au col du Brünig, édition Wagner Lucerne,1895

Qu'est-ce que représente l'arrivée de l'express Calais Interlaken pour l'Oberland bernois ?

L'arrivée de l'express Calais-Interlaken pour l'Oberland bernois a marqué une étape significative dans le développement du tourisme de luxe dans cette région suisse. Ces trains de prestige, opérant dès la fin du 19ème siècle et dans les premières décennies du 20ème siècle, ont joué un rôle crucial dans la popularisation de l'Oberland bernois comme destination prisée des voyageurs aisés, notamment en provenance d'Angleterre et d'autres pays européens.

Ces trains, avec leurs services de première classe, y compris des wagons-lits, des salons-restaurants et d'autres commodités, ont offert aux passagers une expérience de voyage haut de gamme. Ils reliaient directement des villes comme Londres à des destinations suisses telles que Lucerne, Berne, Interlaken, et même plus loin vers l'Italie. Cela facilitait l'accès à des régions alpines isolées pour une clientèle internationale désireuse de profiter des sports d'hiver ou de la beauté naturelle des Alpes.

L'arrivée de ces trains a également contribué à dynamiser l'industrie hôtelière locale. Les hôteliers de l'Oberland bernois se sont réjouis de l'afflux de touristes, notamment en hiver, qui consommaient davantage et contribuaient à la prospérité locale. En résumé, l'introduction des trains de luxe a transformé l'Oberland bernois en une destination incontournable pour le tourisme de luxe, attirant des visiteurs du monde entier et renforçant l'économie locale.

La saison d'hiver bat son plein dans l'Oberland et chaque express de Calais dépose à Berne et à Interlaken des quantités de touristes amateurs des sports d'hiver : "Ce sont ceux-là que je préfère, nous déclarait récemment un hôtelier, Monsieur Théophile Frischknecht de l'hôtel Edelweiss au Beatenberg Ils viennent chez nous pour s'amuser et non pour faire les dandys, comme en été. Ils se donnent beaucoup de mouvement, consomment passablement de liquides et ma cave se vide !

Le chalet et l'hôtel de famille, Photographe J. Moeglé Thoune, 1895

Dès 1906

Le 1er juillet 1906, le nouveau tunnel du Simplon est entré en service et à partir de ce moment, le Simplon-Express a commencé à circuler entre Calais et Milan, qui a également mis en service une voiture-couchette Calais-Interlaken à destination ou au départ de Pontarlier pendant la saison estivale et s’appelle Simplon-Oberland-Express pendant cette période, le "Simplon-Express" prend également des wagons à différentes heures du Calais-Méditerranée-Express du "Engadin-Express" et du Pyrénées-Côte d’Argent-Express avec Le "Simplon-Express" est prolongé pour la première fois jusqu’à Venise, où circulent également les trains marron crème et des voitures-restaurants dont l’aspect élégant reflète le luxe et l’exclusivité de ces trains et de cette époque. mais souvent les wagons roulaient mélangés avec les wagons CIWL bruns dans un train.

Affiche PLM Imprimerie Maulde Paris 1906

Affiche PLM Pour l’exposition nationale de Berne Imprimerie Maulde Paris 1914