Le Sanatorium du Chamossaire de 1901 à 1958...

Le Sanatorium du Chamossaire de 1901 à 1958...

Louis Burgy éditeur Lausanne
collection personnelle

La création d'une liaison ferrée entre Aigle et Leysin, en 1900, mais aussi l'afflux massif de malades suisses et étrangers vont amener la Société climatérique de Leysin à construire de nouveaux lieux de cure à proximité de Feydey, en 1906 une annexe à l'Hôtel du Mont Blanc et le Sanatorium du Belvédère (ou sanatorium anglais) et en 1901 le sanatorium du Chamossaire. C'est l'architecte lausannois Henri Verrey (1852-1928) qui, jouissant d'une sorte de monopole, participe à ces multiples réalisations d'architecture sanatoriale et hôtelière.

Puis pendant la guerre 14-18, le sanatorium du Chamossaire sera transformé en hôpital militaire.

Après la guerre 14-18, le nombre de malades étrangers chuta, et la Société climatérique mettra le Sanatorium du Chamossaire à dispostion de la Société de l'Asile qui collaborait avec l'activité sociale et sanitaire des ligues contre le tuberculose. C'est les malades de la Ligue bernoise qui vinrent faire leur cure au "Chamossaire".

La découverte, en 1943 par Albert Schatz, travaillant dans le laboratoire de Selman A.Walksman à l'Université de Rutgers aux Etats-Unis (voir commentaires), puis l'utilisation en Europe dès 1947 de la streptomycine, premier antibiotique agissant contre le bacille de Koch sonne le glas des traitements sanatoriaux de la tuberculose.

Après la dernière guerre mondiale, en 1958, la Société de l'Asile est en liquidation concordataire et cherche à vendre le Sanatorium des Alpes (l'ancien Sanatorium Populaire où travailla René Burnand de 1911 à 1926), le Sanatorium du Chamossaire et le Sanatorium des Chamois.

Le "Courrier de Leysin" en avril 1958 écrit:Depuis plusieurs années , l'on critique chez nous l'aspect de déplorable vétusté de l'ancien Sanatorium du Chamossaire. Il fait véritablement verrue au milieu de l'ilôt de verdure qui l'entoure et à proximité du centre sportif de la patinoire et des courts de tennis. Conscients de la mauvaise impression que provoque sur nos hôtes cet immeuble délabré, les milieux responsables ont pris une décision énergique dont l'exécution a été immédiatement ordonnée. Le "Chamossaire" sera rasé pour libérer le terrain qu'il occupe depuis le début du siècle. Il sera remplacé par un "Palace" dernier cri, muni du confort le plus raffiné. Le nouvel immeuble est donc destiné à la clientèle de première classe qui fait encore défaut chez nous et qui sans aucun doute s'y trouvera aussi heureuse et à l'aise qu'en d'autres stations dites "mondaines" où affluent vedettes, millionnaires et couronnés de ce monde./.../ Encore une page de Leysin qui se tourne...Encore un pas vers le grand centre touristique que sera notre Station dans un proche avenir... Qui oserait s'en plaindre ?

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  • Renata Roveretto

    Cher monsieur Philippe Chappuis, d'après ce que l'on peut lire dans votre lien sur monsieur Selman Walksman, celui-ci avait un véritable trésor en son élève monsieur Albert Schatz ! Ce petit bout de texte les concernant ces deux personnages, on le retrouve sur un autre de vos document publié il y a déjà pas mal de temps retranscrit par vos soins sous l'image de Davos-Platz en 1950

    • Philippe Chappuis

      C'est difficile d'imaginer que la paternité d'une découverte de ce genre soit celle d'un seul chercheur. Elle prend le relais de la découverte de la pénicilline, elle se nourrit d'une somme d'observations dont celles certainement majeures du russe Walksman, pionnier dans ce domaine, et dont l'américain Schatz a certainement bénéficé. On le voit avec la découverte des exoplanètes, un Nobel bicéphale semble souvent plus équitable que le Nobel unicéphale, c'est un choix difficile et parfois (rétrospectivement ) critiquable...

    • Renata Roveretto

      oui...cher monsieur Philippe Chappuis, merci pour votre intervention remarquable et sensible, laquelle me paraît parfaitement justifiée et très logique à la fois, vous nous offrez ainsi une bonne vue d'ensemble d'un beau partage trop méconnu voir reconnu, comme bien d'autres, pourtant nécessaire et quasi incontournable dans l'avancement général de l'Homme dans l'univers ...

  • Pierre Dominique Chardonnens

    Entièrement d'accord sur l'intérêt collectif d'une découverte ou d'une invention mais dans le cas précis, la cupidité et l’égocentrisme de Waksman furent largement démontrés. Rappelons que Schatz s'était laissé convaincre par son supérieur de céder les droits liés au brevet dans le but d'accélérer la mise au point du médicament et le rendre plus accessible. C'est le fait d'avoir bafoué sa généreuse naïveté que je trouve révoltant...

    • Philippe Chappuis

      Merci de monter au filet pour une bonne cause ! J'apprécie ! Vous rejoignezainsi le commentaire de Renata Roveretto. Je n'ai pas de peine à concevoir-et cela est presque la règle- que lorsqu'il est question de gain financier, le probité intellectuelle vole en éclat chez plus d'un homme, fut-il scientifique et le paradigme Waksman-Schatz est là pour nous le rappeler. Le commentaire de Michael Rawkins dans le Lancet (que vous avez lu sans doute) va tout à fait dans votre sens (thelancet.com/journals/lancet/...). Je vais corriger mon texte de présentation en indiquant le rôle décisif joué par A. Schatz dans la découverte de la Streptomycine. Merci à tous les deux et belle soirée estivale !